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“L'amélioration technologique ne profite pas à notre pays !”
Transport routier et effets de serre
Publié dans Liberté le 05 - 01 - 2009

Les constructeurs d'automobiles sont contraints, depuis une quinzaine d'années, de doter d'un catalyseur tout véhicule neuf destiné au marché européen, japonais et américain. Exigence ne figurant pas dans la réglementation algérienne donnant ainsi libre cours aux concessionnaires d'importer des véhicules qui en sont dépourvus, voire polluants.
Les véhicules catalysés utilisent l'essence sans plomb, qui permet d'éliminer totalement la pollution de l'air par le plomb. Le catalyseur permet de réduire de plus de 90% les polluants émis par les gaz d'échappement. Si Alger est, comme le soutiennent les chercheurs dans le domaine de l'environnement, loin de compter parmi les villes les plus polluées au monde — l'air de nos villes contient des teneurs appréciables en plomb, mais qui restent juste à la limite de la norme internationale de 0,5 µg/m3. Cette teneur correspond au niveau mesuré à Marseille, il y a 10 ans, avant la généralisation de l'essence non plombée —, il faut savoir que le seul moyen de réduire la teneur en plomb de l'air reste la réduction de ce dernier dans l'essence.
À ce titre, nos interlocuteurs en reviennent aux origines du mal, voire aux principales causes de cette pollution. D'une part, un parc évoluant crescendo dans une ville, pour ne citer que la capitale souffrant d'un manque en infrastructures routières ; l'achat massif de véhicules 4x4 qui ne sont pas destinés au milieu urbain, consommant plus de carburant d'où gaspillage d'énergie et forte pollution y compris en CO2 et un contrôle technique quasi exclusivement axé sur la sécurité mécanique et occultant ipso facto l'aspect environnemental. Les vieux véhicules, les poids lourds et les bus larguant des fumées noires asphyxiantes en sont un exemple éloquent. La panacée étant la généralisation à travers le pays de l'essence sans plomb au niveau des distributeurs, il revient aux décideurs de se montrer plus pointilleux sur les conditions d'importation des véhicules normalisés. “On constate que l'amélioration technologique qu'apportent les constructeurs automobiles constamment ne profite pas à notre pays. Dans ces pays, le citoyen ne se préoccupe plus des émissions de polluants classiques, mais s'intéresse de plus en plus aux véhicules hybrides (moteur électrique + moteur à carburant) ainsi qu'aux véhicules avec le taux d'émission le plus bas possible en gaz à effet de serre CO2. Aussi paradoxal que cela soit, nous constatons qu'un véhicule de moins de trois ans qui a roulé en Europe et qui est importé en Algérie pollue moins que le même véhicule neuf de certaines marques commercialisées par nos concessionnaires”, souligne le professeur Kerbachi, chercheur en environnement.
Par ailleurs, la dégradation de la qualité de l'air est inhérente à d'autres corps liquides comme le benzène. Même si sa teneur est relativement faible dans l'air, sa dangerosité n'est pas moindre en revanche. Ce composé aromatique contenu dans l'essence à des taux variables est un composé cancérogène qui provient également de l'évaporation de solvants. Le Professeur Kerbachi souligne que “dans les carburants commercialisés en Europe, sa teneur maximale est fixée à 1%. En Algérie, elle était de 5% et il semblerait qu'elle a été revue à la baisse. Nous n'avons pas pu accéder à sa teneur réelle actuelle dans les raffineries algériennes. Les mesures faites sur le terrain montrent qu'à proximité des axes routiers, en période de pointe, on relève des taux qui dépassent largement les normes internationales.” Et d'ajouter : “Chaque goutte de carburant essence qui est déversé sur le sol (chose qu'on observe souvent dans les stations services) envoie par évaporation du benzène dans l'air. Ceux qui se lavent les mains à l'essence, doivent savoir qu'ils s'empoisonnent et empoisonnent les autres.” Une autre pollution attire, par ailleurs, l'attention des experts. La pollution photochimique.
Elle désigne la production dans la basse atmosphère où nous évoluons, dans certaines conditions atmosphériques, de polluants oxydants très agressifs dont l'ozone est le principal constituant. Cette formation d'ozone — à ne pas confondre avec le bon ozone de la couche stratosphérique qui se trouve à 30-40 km d'altitude et qui nous protège du rayonnement UV du soleil — a lieu lorsque les polluants du trafic routier COV et NOx sont émis en abondance et coïncident avec des périodes anticycloniques et de fort rayonnement solaire. “Ces conditions propices sont souvent réunies dans les grandes agglomérations algériennes et on observe, surtout en été, des épisodes fréquents où l'ozone s'accumule dans l'atmosphère à des taux très nocifs qui portent préjudice à la santé des enfants, des personnes âgées, des malades, asthmatiques et même des sportifs en exercice. La réduction de cette pollution photochimique passe par une maîtrise de la pollution issue du trafic routier essentiellement”, précise notre interlocuteur.
“(…) Les particules diesel poseront alors comme en Europe un véritable problème de santé publique.”
Néanmoins, le zoom des chercheurs s'arrête sur une source de pollution que l'on commence seulement à étudier. Les microparticules sont, en plus des gaz nocifs, source de dégradation de la qualité de l'air urbain. Diverses études ont montré que leur impact sur la santé se traduit par des maladies respiratoires et cardiovasculaires. Les particules en suspension dans l'air qui intéressent les environnementalistes et les spécialistes de la santé publique, sont les particules fines de taille inférieure à 10µm appelées PM-10 car elles ne sont pas arrêtées par le système nasopharyngien et pénètrent dans les poumons, est-il mis en sus. Dans ce cas-ci, l'origine du mal ce sont les véhicules roulant au diesel et qui ne sont pas équipés de filtre à particules (FDP). “En Algérie, on constate un réel engouement pour le diesel qui prend de plus en plus d'ampleur et ce, en raison du bas prix du carburant et de la qualité toujours meilleure des moteurs. La part du diesel dans le parc automobile qui est de l'ordre de 30% peut, si la tendance actuelle se poursuit, atteindre assez rapidement le taux record européen qui est actuellement d'environ 50%. Les particules diesel poseront alors comme en Europe un véritable problème de santé publique”, précise notre source. Auteur d'une étude réalisée sur plusieurs années en différents sites de l'agglomération d'Alger, le professeur Kerbachi rapporte, en outre, que “le taux de pollution par les particules et suies est déjà inquiétant. Les taux annuels moyens de PM-2,5 s'élèvent à plus 30µg/m3, soit trois fois plus que les recommandations de l'OMS !” Si, comme il est mis en exergue dans certaines revues, la qualité de l'air du XXIe siècle est meilleure qu'elle ne l'a été au XXe, il faut savoir qu'elle l'est, en effet, dans les pays développés qui ont toujours veillé au grain pour purifier l'air urbain en interdisant le plomb dans l'essence dès l'an 2000 ; en rendant les pots catalytiques obligatoires ainsi que les filtres à particules dont sont équipés comme précités les véhicules et en équipant de systèmes d'incinération des gaz et de lavage des fumées les fours des usines et les chaudières des centrales. En Amérique, le Clean Air Act impose des normes draconiennes pour les principales zones urbaines. “Plus exposés à l'ensoleillement et doté d'un parc ancien, les pays en voie de développement font montre, est-il relevé, de peu d'initiatives sinon de mesures de qualité de l'air faiblement développées”. Dans l'objectif de se prémunir d'une pollution transfrontalière, les pays européens en l'occurrence, ont signé en novembre 1999 un accord international sur la Pollution de l'air.
Le Protocole de Göteborg (Suède) est entré en vigueur le 17 mai 2005. Surnommé “multipolluants, multieffets” il prévoit des plafonds d'émission pour les 4 principaux polluants (SO2, NOx, les COV : Composants organiques volatiles et l'Ammoniac NH3) d'ici 2010 de 40%.
Nahla Rif


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