L'entreprise ESTEL Rail Automatisation Spa, une entreprise mixte SNTF-Siemens, a inauguré hier à son siège situé à Rouiba les installations du CTSSTF (Centre de Test des Systèmes de Signalisation et de Télécommunication Ferroviaires). Nedjma Merabet - Alger (Le Soir) - Une innovation prometteuse selon les responsables, autant en termes d'optimisation de l'utilisation du matériel qui permette un boom dans le domaine du transport ferroviaire, qu'en termes de transfert de technologies. C'est une technologie conçue, développée et mise en marche d'abord en Chine, et à laquelle Siemens a participé, avant d'arriver en Europe de l'Est, puis de l'Ouest, et enfin en Afrique, pour la première fois. Une cinquantaine d'ingénieurs et de techniciens supérieurs, sortis des universités Algériennes, ont été envoyés en Allemagne pour se spécialiser dans cette technologie, il y a de cela 4 ans, selon le directeur général de la SNTF, Mr Bendjaballah Yacine. Une formation en Allemagne (sous concours très strict et opéré par Siemens) allant de 12 à 18 mois leur a permis d'acquérir le savoir-faire nécessaire à cet effet, et qui permettra à l'Algérie d'exporter ce savoir-faire. Le directeur général de la SNTF explique que ce système permettra d'augmenter le volume de trafic, tout en maintenant le même niveau élevé de sécurité, qui demeure la priorité de la SNTF. Concernant les retards dans l'aboutissement des projets globaux de modernisation des chemins de fer, il explique que compte tenu de la vétusté du réseau ferroviaire algérien, il a fallu parer à de nombreux obstacles. Un exemple est celui des rails de la gare Agha, où il a été découvert de l'eau de mer. L'enrochement a été la solution trouvée pour pallier ce problème. Par ailleurs, pour avoir une idée de l'efficacité des nouveaux systèmes, M. Bendjaballah expose les différences entre l'avant et l'après le CTSSTF : Les trains devaient attendre une heure ou plus avant de pouvoir redémarrer une fois entrés en gare, aujourd'hui, 5 à 7 minutes suffisent pour synchroniser les divers départs des trains. Donc, avec le même matériel, on augmente le volume de trafic. Il a fallu donc commencer par la formation des cadres avant de pouvoir entamer le projet de ce système de gestion intelligente de la circulation des trains, dans l'optique de relancer une base industrielle qui a été perdue durant les années 1990 et du fait de la déstructuration des entreprises. Le membre du directoire d'ESTEL, Christian Weiss, explique quant à lui pourquoi les cartes électroniques sont fabriquées en Allemagne : il s'agit de séries réduites, c'est donc une question de rentabilité commerciale qui empêche Siemens d'investir dans une telle technologie pour de si petites commandes; tandis que les armoires, le câblage, les cibles de signaux, mâts de signaux etc sont fabriqués en Algérie. Cependant, il insiste sur la réelle valeur ajoutée pour l'Algérie qui se comprend en termes d'étude. Effectivement, les études aujourd'hui ciblent une topographie particulière, et elles sont faites en Algérie. Pour avoir une idée de l'importance de ces études, elles comprennent 30% du volume du projet : sur 340 employés de ladite société, une centaine sont des ingénieurs d'études. Enfin, le directeur de la SNTF reste optimiste, et escompte, dans les meilleurs délais possibles, un taux d'intégration allant jusqu'à 40%, ce qui sera pour lui un vrai succès. N. M.