Le record de fréquentation au Salon international du livre d'Alger est une bonne chose. Mais le plus important est d'arriver à maintenir vivant «l'esprit Sila» durant toute l'année et remplir de monde les librairies du pays. Un bilan largement positif au moins dans ce domaine : le Salon international du livre d'Alger (Sila) a battu son record de fréquentation. Lors d'un point de presse samedi après-midi, dernier jour de la manifestation, au Palais des expositions des Pins-Maritimes, M. Hamidou Messaoudi, commissaire du Sila, a révélé que plus de 2, 2 millions de personnes ont visité cette 23e édition du Sila. Ce chiffre, a-t-il précisé, a été enregistré à 11h du matin de la même journée, quelques heures avant la clôture du Salon. Ainsi, le chiffre de 1,5 million de visiteurs en 2017 a été largement dépassé. La journée qui avait attiré le plus de monde est celle du jeudi 1er novembre, fête nationale et jour férié, avec un record de 630 000 visiteurs. L'édition 2018 se distingue également par la présence d'un prix Nobel de littéraire, à savoir le Chinois Mo Yan, lauréat 2012 de ce prix. L'inévitable question de «la censure» ou des «interdictions» (selon les points de vue) a été abordée. Le commissaire du Sila a indiqué que «huit titres traitant de la sorcellerie ont été retirés» des stands, sans donner de précisions sur les exposants visés ou leur nationalité. Il a rappelé à ce propos les termes la loi de 2015 sur le livre qui interdit d'exposition «tout ouvrage portant atteinte aux symboles de l'Etat et (ou) faisant l'apologie de la violence, du terrorisme et du racisme». Il a aussi fait remarquer que sur les 1018 maisons d'édition participant au Sila 2018, seul un éditeur algérien s'était retiré et un éditeur iranien, Ahl Al-Bayt World Assembly (Assemblée mondiale d'Ahl al-Bayt), a été sommé de fermer son stand, pour avoir enfreint le règlement intérieur du Salon, a-t-il tenu à rappeler. «Cette fermeture intervient suite au constat fait concernant l'exposition de titres d'ouvrages ayant fait auparavant l'objet de réserves de la part des services des Douanes», avait alors indiqué Djamel Foughali, président de la commission de lecture et de suivi relevant du ministère de la Culture. A une question sur l'éventualité d'autoriser la vente en gros des livres ainsi que le demandent des éditeurs arabes, le commissaire a exclu cette possibilité renvoyant au règlement qui interdit la vente en gros. Concernant le budget du Sila 2018, M. Messaoudi a jugé «insuffisant» le montant de 60 millions de DA alloué à une manifestation internationale de cette ampleur et qui est inférieure de 25% par rapport à l'édition 2017 du Salon qui avait bénéficié d'une enveloppe de quelque 90 millions de DA. Le Sila 2018 a accueilli plus de 300 000 titres proposés par plus d'un millier d'exposants dont 276 maisons d'édition algériennes et plus de 700 éditeurs étrangers représentant 47 pays dont la Chine, invité d'honneur de cette édition. La 23e édition du Salon international du livre d'Alger, sous le slogan «Le livre ensemble», s'est déroulée du 30 octobre au 10 novembre 2018 au Palais des expositions des Pins-Maritimes. Le record de fréquentation au Salon international est une bonne chose. Mais le plus important est d'arriver à maintenir vivant «l'esprit Sila» durant toute l'année. Des lecteurs des villes de l'intérieur souhaitent, en outre, accueillir un «Salon international du livre» dans leurs villes ou au moins dans leurs régions. Kader B.