La pomme de terre demeure chère bien que, selon des professionnels, le stock destiné à la période de soudure a largement couvert la demande et la nouvelle production est déjà disponible sur le marché. Ils prévoient, d'ailleurs, une importante production du tubercule. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le prix de la pomme de terre s'envole ces dernières semaines. Sur les étals, son prix oscille entre 80 et 100 dinars le kilogramme. Même les marchés des quartiers populaires n'ont pas été épargnés. Pourquoi cette flambée qui perdure ? Selon les marchands de légumes, la pomme de terre est chère car elle provient des stocks destinés pour faire face à la période de soudure (la période précédant les premières récoltes) qui coïncide avec le mois d'octobre et début du mois de novembre. Pour le président de la Chambre d'Agriculture de la wilaya de Aïn Defla, Hadj Djalali, cette hausse de prix ne peut pas s'expliquer par la période de soudure où des stocks ont été justement mis en place pour réguler le marché durant cette période. Au contraire, dit-il, «la période de soudure est bien passée et aucune pénurie n'a été enregistrée». Il impute ainsi cette flambée des prix du tubercule à la spéculation des différents intervenants dans la chaîne de distribution. D'ailleurs, poursuit-il, «la production de pomme de terre d'arrière-saison est sur le marché depuis une quinzaine de jours. Il s'agit du calibre trié qui est une très bonne qualité de pomme de terre et provient de Mostaganem». Il affirme que cette nouvelle production est disponible sur le marché à des prix «abordables» qui oscillent entre 30 et 35 dinars chez l'agriculteur. Le président de la Chambre d'Agriculture de la wilaya de Aïn Defla assure que cette année, la production de pomme de terre sera «assez importante». «Sur instruction du ministère de l'Agriculture, la superficie destinée pour la culture de la pomme de terre a été augmentée cette année. Les grandes quantités de semences vendues pour cette saison sont l'un des indicateurs de l'importante récolte attendue», explique-t-il. Il rappelle, à cet effet, que Aïn Defla est la principale wilaya de production de la semence de la pomme terre mais aussi la deuxième en matière de production de pomme de terre de consommation après la wilaya d'El-Oued. «Cette année, nous avons vendu de grandes quantités de semences», dit-il. Hadj Djalali évoque, par ailleurs, l'unique problème qui peut se poser. «Aujourd'hui, notre souci est de ne pas trouver de preneur de toute cette récolte», dit-il. Face à ces pronostics positifs, la pomme de terre devrait connaître un autre sort et être à la portée de toutes les bourses. Ry. N.