Les élèvent fuient de plus en plus les mathématiques. Cette matière constitue la bête noire pour nombre d'entre eux et leurs mauvais résultats en témoignent. Mais qu'est-ce qui cloche entre les élèves et cette discipline ? Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Beaucoup d'élèves bloquent devant les mathématiques et finissent par rejeter cette matière. D'où proviennent ces blocages ? Est-ce un défaut d'intelligence chez l'élève ou une faille d'enseignement de cette discipline ? Pour le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, la qualité de la formation de l'enseignant y est pour beaucoup. «Si l'enseignant ne maîtrise pas bien la matière, comment voulez-vous qu'il la transmette aux élèves ?» se demande-t-il. Il estime que cette situation est le résultat direct de la mauvaise orientation des bacheliers. «Nombre d'enseignants de mathématiques le sont devenus par dépit», explique-t-il. Meriane pointe également du doigt la méthode de l'enseignement des mathématiques. Selon lui, il faut faire aimer la matière aux élèves. «Il faut susciter chez l'enfant la curiosité des maths et de leur utilité», insiste-t-il. Il cite également la mauvaise orientation des élèves au lycée. «Les lycéens se retrouvent souvent dans des filières qui nécessitent la maîtrise des mathématiques alors que, dès le départ, ils ne sont pas doués et n'ont pas de bonnes notes dans cette matière», explique-t-il. D'ailleurs, il considère que l'admission aux filières au lycée est «beaucoup plus une répartition des élèves sur les différentes spécialités qu'une réelle opération d'orientation». Le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique préconise de recourir lors de l'orientation des élèves ayant réussi au BEM (brevet d'enseignement moyen) au test psychotechnique. «Ce test, qui permet de déterminer les capacités de chaque élève, ne se fait malheureusement plus depuis les années 1970», déplore-t-il. Enseignante en mathématiques dans un lycée depuis maintenant plusieurs années, Sabrina, elle, évoque la paresse des élèves mais aussi leur dépendance des calculatrices. «Les élèves d'aujourd'hui ne font plus de calcul mental. Ils ont, toujours, recours à leurs calculatrices ou téléphones. Ils sont fainéants et ne font aucun effort, or, les maths demandent un travail de réflexion», explique-t-elle. Convaincue que cette matière nécessite de l'intelligence, Sabrina précise que le programme actuel des mathématiques est pourtant «beaucoup moins compliqué que l'ancien programme des années 1980 et 1990». Elle souligne également le «faible niveau» de bon nombre d'élèves dans cette matière dès le cycle primaire. «Si la base n'a pas été bien inculquée, l'élève ne pourra pas suivre la matière à travers les différents cycles de l'enseignement», souligne-t-elle. L'enseignante en maths cite, par ailleurs, le cas où l'élève fuit la matière à cause de l'enseignant. «Il y a certains élèves doués en maths mais qui ont choisi de changer de filière et d'aller en classe lettres car ils ne s'entendaient pas avec l'enseignant de cette matière», dit-elle. Ry. N.