Une «délocalisation», même provisoire, voire itinérante du Salon international du livre d'Alger (Sila) a toujours été le souhait des habitants des villes de l'intérieur du pays. L'idée a fait son chemin. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a déclaré, samedi à Ouargla, que la prochaine édition du Salon national du livre, qui se tient pour la première fois dans la ville de Ouargla, «aura une dimension internationale». «La prochaine édition du Salon national du livre qu'abrite la wilaya de Ouargla, pour la première fois, aura une dimension internationale à la faveur de la participation des éditeurs étrangers au regard de l'environnement propice qu'offre la région pour accueillir de pareilles manifestations culturelles importantes», a souligné M. Mihoubi à l'ouverture de ce Salon à la bibliothèque principale de lecture publique Tidjani-Mohamed de Ouargla. «Il appartient dorénavant de choisir un espace spacieux pour accueillir les prochaines éditions de cet événement culturel afin de permettre aux éditeurs étrangers d'y prendre part et de découvrir la wilaya de Ouargla et son public», a-t-il ajouté. «Le ministère de la Culture tend, à travers cette manifestation nationale, à satisfaire des doléances soulevées lors de moult occasions», a notamment indiqué le ministre. Plus de 2 500 titres sont exposés au premier Salon national du livre de Ouargla organisé à l'initiative de l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins (ONDA), en coordination avec le syndicat national des éditeurs du livre (Snel) et avec la participation de 15 maisons d'édition et de distribution de livres, implantées à travers le territoire national. Le ministre de la Culture a en outre procédé à l'installation de Laïd Djellouli au poste de commissaire du Festival culturel international du livre, des lettres et de la poésie, qu'organise annuellement la wilaya de Ouargla. Le Salon national du livre de Ouargla qui se tient du 24 novembre au 2 décembre 2018, sous le slogan «Ouargla accueille le livre», a enregistré durant ses premiers jours, une importante affluence du public et des amoureux du livre. Par ailleurs, lors de la cérémonie d'ouverture d'une antenne régionale de l'ONDA à Ouargla, couvrant plusieurs wilayas dans le sud du pays, le ministre a appelé à contribuer à la réussite de «cet important acquis», qui ne peut que satisfaire les acteurs du secteur de la culture, et d'en faire «une valeur ajoutée et de protection des droits d'auteurs, en plus de l'accroissement du nombre d'adhérents à l'Office, établi actuellement à près de 20 000 adhérents». Mihoubi, qui avait auparavant visité le musée saharien, a souligné le grand rôle de cet espace culturel ouvert l'année dernière après des travaux de restauration et dont le répertoire est d'un apport certain pour les chercheurs et anthropologues cherchant à découvrir ou étudier l'histoire et la culture de cette région saharienne. Le ministre a souligné que son département œuvrera à recenser, répertorier, numériser et cataloguer les manuscrits en vu de leur préservation en tant que legs culturel national. Au passage, il a déploré le fait qu'il y ait des gens qui vendent des manuscrits algériens à des parties étrangères. «Cet état de fait est absolument inacceptable, car les manuscrits constituent un patrimoine national, dont le ministère de la Culture est, à juste titre, en droit de les posséder en priorité», a-t-il rappelé. M. Azzedine Mihoubi a précisé que «des entreprises privées se chargent de la numérisation et du catalogage des manuscrits et que le ministère œuvre, en partenariat avec ces entités et à travers la bibliothèque nationale et les centres de manuscrits relevant du ministère, à cataloguer ces manuscrits et leur genre», ajoutant que «les manuscrits seront protégés en vertu de la loi de conservation du patrimoine culturel national 98/04». Au terme de sa visite dans la wilaya de Ouargla, Azzedine Mihoubi a présidé la cérémonie d'ouverture d'une conférence sur «la Révolution algérienne dans la poésie algérienne moderne et contemporaine», organisée par la Faculté des lettres et langues de l'université Kasdi- Merbah de Ouargla. Dans son intervention, le ministre a relevé qu'il existe de nombreuses recherches sur la région de Ouargla et que le ministère s'emploie à inviter des chercheurs étrangers pour contribuer à l'approfondissement des travaux de recherche sur l'existence humaine dans la région, et ce, dans le cadre de l'histoire du peuplement humain dans l'Afrique du Nord. Kader B.