Le soleil se couche t�t � Pretoria, ville qui accueille les fans de la s�lection alg�rienne et une (grande) partie des envoy�s sp�ciaux de la presse nationale d�p�ch�e en Afrique du Sud pour couvrir le Mondial. Vers 17h locales, la nuit tombe. De notre envoy� sp�cial en Afrique du Sud, Mohamed Bouchama L�hiver au pays de Mandela est en place, mais le vaste �continent� offre cette diversit� climatique envi�e par nombre de pays � la recherche de l�exquise nature de l�Afrique australe. Cinq mois apr�s Luanda, Cabinda et Benguela, votre serviteur est envout� par le d�cor, le gigantisme d�un pays et la bravoure d�un peuple. L�Afrique du Sud racont�e en quelques mots, c�est possible. Aper�u. Quand mon confr�re, Youssef Tazir me propose de faire un saut � Durban o� l�on pensait trouver � port�e de main le camp de base de la s�lection de Rabah Sa�dane, cela ne pouvait �tre de refus. L�obstacle � franchir se r�soudra au bout de quelques �changes avec la dame d�une agence de tourisme, propri�t� d�Italiens �tablis en Afsud depuis une dizaine d�ann�es. Roberta, c�est le nom de la jeune dame, acquiesce � notre requ�te et nous propose une formule �largie aux autres destinations qui pourront jalonner notre s�jour, � savoir Pretoria, Johannesburg, Durban, Polokwane et Cape Town. Soit un circuit de quelques milliers de kilom�tres � accomplir par tous les moyens de locomotion possibles (avion, taxi, trains, bus). Le choix est vari� mais nos bourses recommandaient plus de �retenue�. L�accord obtenu, Roberta entame la proc�dure de r�servation. Sauf qu�� l�heure de passer � la caisse, nos billets (des euros) n�avaient pas de valeur. Il fallait passer par la banque et faire le change. Il est d�j� pr�s de 16h30 et les agences bancaires ont baiss� rideau. Roberta est �d�sol�e� mais pas abattue. La p�che est telle qu�elle daigne jouer les extra-times. Un de ses collaborateurs s�active et trouve une agence ouverte. L�op�ration de change termin�e, retour sur Duncan Street pour r�gler la note. Vendredi 11 juin, il est 4h45 du matin. L�alarme-portable retentit. Une douche, la pri�re et le tour est jou�. Pas de petit-d�jeuner au programme, le service n��tait pas ouvert. Tout droit vers l�a�roport de Johannesburg distant de Pretoria de quelque 60 kilom�tres. Dan, le chauffeur clando, est � l�heure. Le vol de 8h l�est aussi. Pas une seconde de retard. L�une des plaques tournantes du transport a�ronautique ne permet pas une telle gabegie. 50 minutes plus loin, Durban nous ouvre ses bras. A l�accueil, des b�n�voles du comit� d�organisation local tentent d�orienter les invit�s du Mondial sud-africain. Mais aussi des Indiens d�origine �tablis dans ce pays depuis le Mahatma Gandhi. L�un d�eux, un sikh, nous invite � le suivre. La n�gociation commence. M�tissage r�ussi Le couple de journalistes alg�riens que nous sommes choisit le comptage kilom�trique pour rejoindre San Lameer, loin de 158 km. Au bout de quelques virages, le compteur indiquait 250 rands (environ 20 euros). La table de multiplication fait le reste. Le taxieur hindou est arr�t�. Destination Durban-Ville pour une autre qu�te de l�inconnu. Youssef me propose d�aller chercher une r�sidence (Bacon N�taba Guest House) qui lui a �t� recommand�e par des amis. Celle-ci est la propri�t� d�un couple anglais : Barbara et Harry pensaient que nous �tions demandeurs de chambres. Le luxe ne nous int�ressait gu�re. Seul le moyen de rallier San Lameer nous guidait. Barbara donne un coup de fil � une compagnie de taxi (DKS) qui envoie un chauffeur, Hussain, un Indien musulman. La course est tarif�e � 1 400 rands l�aller et 1 700 rands pour le retour qui comprenait une rallonge induite par le transfert vers l�a�roport King Shaka de Durban. Un beau pactole pour la bo�te (DKS), pas pour Hussain, le chauffeur. Ce dernier qui a su, d�s les premiers �changes, qu�il avait � faire avec des musulmans, s�est dit �d�sol� et a promis de nous arranger un prix lors de notre prochain passage, demain lundi. Le chemin vers San Lameer est une belle promenade de sant�. Un r�ve sud-africain. La nature orne les routes, autoroutes et ouvrages autoroutiers. Une vraie d�couverte. Ce que j�avais v�cu sur la route Luanda- Benguela en janvier dernier n�est rien par rapport � la beaut� de ce paradis sur terre. Et encore, les merveilles sont � venir avec Cap Town et son cap de Bonne-Esp�rance. L�arriv�e � San Lameer nous retrempe dans nos confusions. Mais o� sont pass�s nos Fennecs ? O� sont pass�s nos Fennecs ? La savane est un vaste territoire partag� par les �l�phants, les tigres et d�autres esp�ces rares qui font courir les chasseurs des pays du Golfe et les anthropologues de tout bord. Mais point de trace de notre petit renard des sables. La recherche se tourne alors vers le nom de la r�sidence, le Mondazur. L�-bas, les agents de s�curit� fortement arm�s annoncent que l��quipe vient juste de partir au stade � Ugo. Aucun d�eux n��tait en mesure de livrer avec exactitude le plan pour atteindre ledit complexe sportif nouvellement construit. On dit m�me que ce stade a �t� con�u exclusivement en l�honneur des Verts. Hussain interpelle les petites gens et a des r�ponses. Un v�hicule de police en faction nous escorte vers ce qu�on pensait �tre le bon chemin. Une autre fausse piste. C�est finalement un badaud, hindou lui aussi, intrigu� par notre d�sarroi, qui nous accompagne vers la bonne adresse. 13h50 (locales), la s�ance d�entra�nement de la s�lection tire � sa fin et Kader Berdja, le m�dia officer FAF, est comme chauff� � blanc contre les journalistes qui r�clamaient des photos, des infos ou voulaient tout simplement voir les joueurs s�entra�ner derri�re les grilles de s�curit�. Un point-presse de 10 minutes est conc�d� � la vingtaine d�envoy�s sp�ciaux de la presse nationale. La conf�rence exp�di�e, la mati�re envoy�e, Hussain nous harc�le par ses appels t�l�phoniques. Le vol du retour Duran-Johannesburg est pr�vu � 18h40, et il est d�j� 15h30 � Margate. Le taxieur met le turbo et Durban est rejointe deux heures plus tard. L�a�roport est saisi par l��v�nement. Les Bafana Bafana sont en train de mener face au Mexique. Quand nous franchissons le portique de s�curit� de la salle d�embarquement, le JNB hurle sa col�re. La �El Tri� a �galis�. Mauvaise conscience ? Nous prions pour que l��quipe de Parreira prenne le dessus sur un adversaire dont les couleurs ne sont pas loin des n�tres� Les employ�s de l�a�roport accueillent le coup de sifflet final avec amertume. Les Bafana Bafana sont acclam�s. Une le�on de fair-play et d�appartenance � m�diter. Le vol du retour se passe dans des conditions optimales. L�avion n�a transport� qu�une quinzaine de passagers. Arriv�s � Johannesburg, c�est la colonie des supporters mexicains qui enflamme le site. La coupe �tait partout en ce vendredi 11 juin. Un autre moment de d�couverte d�une infirme partie du paradis sud-africain.