«Lorsque la 5G arrivera, je suis sûr que ce sera le point de départ de changements fondamentaux. Imaginez la puissance d'une industrie comptant 6 milliards d'abonnés et le potentiel d'innovation associé à la 5G.» C'est Fredrik Jejdling, le vice-président exécutif et chef des réseaux d'affaires chez Ericsson, qui l'affirme dans le rapport sur la mobilité 2018 intitulé «la Puissance de la 5G». Après des années de progrès dans l'intégration des réseaux sans fils, de normalisation et de tests sous environnement réel, l'industrie des télécommunications cellulaires va donc accueillir sa nouvelle «génération», la cinquième depuis la numérisation des premiers signaux traversant les voies de transmissions hertziennes. Le rapport de l'équipementier suédois met en lumière le prochain déploiement commercial des réseaux 5G et la mise sous réseaux cellulaires des équipements et des applications IoT (Internet of Things), et donne un aperçu sur la progression des chiffres sur le trafic et les souscriptions aux services des réseaux mobiles fonctionnels dans le monde. L'enquête d'Ericsson, publiée le 28 novembre 2018, indique que la croissance du nombre d'utilisateurs de la 5G sera plus rapide que celle des réseaux LTE (Long Term Evolution - 4G). D'ici la fin de l'année 2024, la couverture radio des réseaux 5G devrait concerner plus de 40% de la population mondiale. Un milliard et demi : c'est le nombre d'abonnés mobiles à la 5G dans le monde, au cours de la même période, avec une utilisation de 21 Go de données par mois et par utilisateur. Un chiffre impressionnant, quand on sait que ce volume data est quatre fois supérieur à la quantité de données mensuelle qu'un usager de la 4G consomme en 2018. «A l'échelle mondiale, d'importants déploiements de réseaux 5G sont attendus à partir de 2020. A la fin de 2024, nous prévoyons 1,5 milliard d'abonnements 5G pour le haut débit mobile amélioré. Cela représentera près de 17% de l'ensemble des abonnements mobiles au cours de la même période. Le trafic mondial des données mobiles devrait être multiplié par 5 entre 2018 et 2024», indiquent les rédacteurs de l'enquête. «Les fournisseurs de services de communication devraient saisir les nouvelles opportunités offertes par le très haut débit mobile. La 5G en est un élément clé, puisque le nouveau spectre et la promesse de réduire le coût par gigaoctet livré seront les principaux éléments moteurs du déploiement de la 5G», écrit, à son tour, Fredrik Jejdling dans le rapport. Selon ce dernier, au troisième trimestre 2018, Ericsson estime à 7.9 milliards le nombre d'abonnements mobiles dans le monde, en hausse de 3% sur une année. Cette croissance est dominée par la Chine (+37 millions) suivie de l'Inde (+31 millions) et de l'Indonésie (+13 millions). «Au cours du trimestre T3 2018, le nombre d'abonnements LTE (4G) a progressé de 200 millions pour atteindre un total de 3,3 milliards. Les souscriptions aux services du WCDMA/HSPA (3G++) ont augmenté d'environ 60 millions. Par contre, sur la même période, les abonnements GSM/EDGE (2.75 G) connaissent un déclin conséquent. «Ils ont diminué de 110 millions», lit-on dans le rapport. Le trafic data sera multiplié par cinq L'étude menée par Ericsson révèle également que les abonnements associés aux smartphones représentent désormais plus de 60% de l'ensemble des souscriptions. Au troisième trimestre de l'année en cours, environ 360 millions de terminaux mobiles intelligents ont été vendus dans le monde, un chiffre qui représente 86% de la totalité des téléphones mobiles commercialisés. Aussi, le LTE (4G) est la technologie d'accès aux réseaux mobiles la plus dominante depuis fin 2017. Côté perspectives, cette technologie poursuivra sa percée mondiale, et le nombre d'abonnements souscrits devrait atteindre 5.4 milliards d'ici fin 2024, date à laquelle ce nombre représentera plus de 60% de la totalité des abonnements mobiles. «Nous prévoyons qu'il y aura 8,9 milliards d'abonnements à la téléphonie mobile d'ici la fin de 2024. Sur ces 8.9 milliards, la part du haut débit mobile s'élèverait à 8,4 milliards, soit près de 95% de tous les abonnements souscrits», lit-on sur le rapport. Actuellement, la plupart des applications IoT cellulaires génèrent un trafic de données relativement faible. En effet, la base des périphériques IoT installée est une distribution des technologies 2G, 3G et 4G. La majorité d'entre eux sont des appareils 2G favorisés par la longue durée de vie des capteurs et l'agilité des applications utilisées. Cette distribution devrait évoluer au fil du temps. L'essor des deux technologies NB-IoT (Narrowband IoT) et LTE Cat-M1 (LTE catégorie M1), conçues exclusivement pour le raccordement à l'internet des objets, fera exploser le nombre de connexions IoT cellulaires dans le monde. Pour ce qui est du trafic mobile, l'étude révèle qu'au troisième trimestre de l'année 2018, la croissance rapide du trafic de données mobiles en Asie du Nord-Est a fait porter le taux de croissance annuel dans le monde à 79%. Cette augmentation est due à la fois à la croissance continue de souscriptions à des abonnements mobiles via des smartphones et à l'augmentation du volume moyen de données alloué par abonnement en raison de l'accroissement de la visualisation en ligne du contenu vidéo. «Le trafic mondial de données mobiles devrait être multiplié par cinq entre 2018 et 2024 pour atteindre environ 136 exaoctets par mois», lit-on dans l'étude. Les rédacteurs estiment qu'à la fin de 2024, un smartphone consommera en moyenne plus de 21 Go de données par mois, soit près de quatre fois plus qu'en 2018, alors que le nombre d'abonnements souscrits via un smartphone devrait augmenter de 45% «pour atteindre un total de 7.2 milliards». F. F.