La masse globale des déchets produits en Algérie sera doublée d'ici 2035. Cette augmentation de volume nécessitera ainsi des coûts de gestion plus importants alors que les recettes de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM) resteront faibles. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Tandis que des milliers de tonnes de déchets (papier, verre, plastique, restes de nourriture et autres détritus) s'entassent davantage dans nos poubelles, l'Algérie atteint péniblement les 7% de valorisation de ces déchets. Si les pouvoirs publics aspirent à porter ce taux de recyclage à 30% pour les déchets de nature organique assimilée, et à récupérer 30% des déchets solides et 50% des déchets inertes (gravats et débris de démolition et de construction), les résultats que révèle l'étude de la Stratégie nationale et plan d'action de la gestion intégrée et de la valorisation des déchets à l'horizon 2035 (SNGID) ne vont apparemment que compliquer cette mission. En dix-sept ans, notre pays verra son volume de déchets plus que doubler. «La quantité globale des déchets produits en Algérie passera de 34 millions de tonnes à 73 millions de tonnes à l'horizon 2035», a précisé le chef d'équipe chargé de cette étude, Sherif Arif, jeudi dernier à Alger, lors de la présentation de l'étude de la SNGID 2035. Il estime ainsi que l'augmentation de la masse des déchets produits générera des coûts de gestion plus importants. Selon lui, les coûts actuels de gestion des déchets, subventionnés par l'Etat, estimés à 73 milliards de dinars par an, devraient atteindre environ 178 milliards de dinars par an en 2035. Pourtant souligne-t-il, les recettes de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM) — un impôt destiné à financer la collecte des déchets ménagers et assimilés — devraient rester faibles. Pour cet expert, l'Algérie devrait faire de la gestion des déchets, l'un des grands enjeux dans le moyen terme notamment avec l'augmentation de sa population qui devrait atteindre les 51 millions d'habitants à l'horizon 2035. Réalisée par des experts nationaux et étrangers en partenariat avec l'Union européenne (UE) et le consortium Ernest &Young et GTZ, à travers le programme d'appui de l'UE à la politique sectorielle de l'environnement, la Stratégie nationale et plan d'action de la gestion intégrée et de la valorisation des déchets à l'horizon 2035 implique ainsi tous les secteurs et vise justement à atteindre zéro déchet dans la nature en 2035. Ry. N.