Un comité pour la libération de Touati Merzoug a été créé, avant-hier, au siège du Centre de documentation sur les droits de l'Homme (CDDH), par des militants de droits humains et des acteurs politiques et sociaux, ainsi que de simples citoyens de la wilaya de Béjaïa. Un comité qui demeure ouvert alors qu'un rassemblement est prévu à cet effet, le mercredi 6 juin, à la Place de la liberté d'expression Saïd-Mekbel. Les initiateurs de cette action espèrent, en effet, voir arriver de nouveaux membres et susciter la création de comités locaux dans les principales communes. D'où l'appel adressé aux acteurs de la société civile pour rejoindre ce cadre pour la libération de Touati Merzoug. Et défendre, par la même occasion, les libertés qui sont, selon eux, sérieusement menacées. En toile de fond de cette "solidarité pleine et entière envers le blogueur Touati Merzoug", condamné par le tribunal de Béjaïa à 10 ans de réclusion criminelle, les acteurs affichent leur détermination "à défendre la liberté d'expression, pilier de la démocratie, et à demeurer au côté de la famille du blogueur". Les membres de cette dernière, notamment la mère du blogueur, croient fermement que ce n'est qu'avec la mobilisation que Merzoug pourra sortir de prison. Les acteurs sociopolitiques, qui se sont réunis, samedi dernier, voient dans cette condamnation "une atteinte grave à la liberté d'expression" violant le droit constitutionnel et les conventions internationales ratifiées par l'Algérie. Convaincus de l'innocence du blogueur, ils dénoncent "un dossier d'instruction exclusivement à charge" et un "procès politique inéquitable". Aussi, les membres du comité ont appelé les autorités à cesser "les atteintes répétées aux libertés individuelles et collectives dont Touati Merzoug est un cas de trop". Ils ont appelé, en outre, la population à un rassemblement pacifique pour ce mercredi à 22h à la place Saïd-Mekbel pour exiger sa libération inconditionnelle et lui assurer notamment les garanties d'un procès équitable. Par ailleurs, une marche a été organisée, samedi soir, dans la ville d'Aokas, pour exiger la libération du blogueur. Elles étaient des dizaines de personnes à avoir marché depuis la placette d'Aokas vers le siège de l'APC où une prise de parole avait été improvisée. Anis Adjlia a fait lecture, au nom du Comité pour la libération de Merzoug Touati, de la première déclaration du cadre de mobilisation. Et l'avocat de Merzoug Touati, Me Hamaïli Boubekeur, a rappelé que son client est poursuivi pour "intelligence avec une puissance étrangère", suite à la diffusion sur Internet d'un entretien avec un diplomate israélien. Et de souligner que son client, qui n'a exercé que des emplois précaires depuis l'obtention de son diplôme universitaire, n'a jamais occupé de poste de responsabilité à même de lui permettre d'avoir accès à des informations qu'il aurait pu communiquer à une puissance étrangère. M. Ouyougoute