Le comédien Kamel Bouakaz, l'ancien joueur du MCA et de la JSK, Fodil Dob, les journalistes Abdou Semmar, Merouane Boudiab et Adlène Mellah décident de poursuivre en justice la chaîne de télévision Ennahar TV et son patron Anis Rahmani, auteurs, selon eux, d'une «scandaleuse campagne de dénigrement» dont ils ont été victimes. M. Kebci - Alger (Le Soir)- Abderrahmane Semmar et trois des ses amis d'infortune expliquaient, hier, lors d'une conférence de presse, les mobiles ayant dicté leur démarche judiciaire. Pour lui, il s'agit de «réclamer des réparations morales et matérielles pour tout le tort qui nous a été abusivement causé» dans cette affaire montée, selon lui, de «toutes pièces». «Nous ne nous sommes connus qu'à l'occasion de cette affaire alors que cette chaîne de télévision nous a présentés comme étant une association de malfaiteurs», soutient Semmar qui invite le «ministère public en tant que représentant de la société chargé de veiller sur le respect des lois en vigueur dans notre pays de prendre en charge ces plaintes et de procéder aux démarches nécessaires pour traduire les responsables d'Ennahar TV devant les juridictions compétentes». Car, en ce qui le concerne, la plainte qu'il a déposée le 4 novembre dernier pour «diffamation et atteinte à l'honneur» n'est toujours pas prise en considération par le procureur général près le tribunal de Sidi-Mhammed Expliquant la démarche individuelle dans cette poursuite judiciaire, Merouane Boudiab affirme que les préjudices causés sont particuliers et varient d'une personne à une autre, n'excluant pas que leurs familles n'adoptent la même démarche, elles qui ont subi de similaires dommages. Semmar ira plus loin en brandissant la perspective d'une «plainte contre ladite chaîne de télévision à l'international». Le comédien Kamel Bouakaz, qui soutient «ne jamais oublier» ce qu'il a enduré à l'occasion de son arrestation et de son séjour carcéral d'un peu plus d'un mois, même «si on me demande pardon», affirme «ne jamais pardonner à Ennahar TV et à son patron». «Nous ne sommes pas un réseau maffieux», affirme, pour sa part, Mister AB qui estime avoir été jugé, en compagnie de ses amis, «à la télévision avant de l'être devant le juge». Et au quatuor de s'interroger quant à l'absence de réaction du ministre de la Communication, de l'ARAV (Autorité de régulation de l'audiovisuel), voire de la justice qui, à l'opposé, a «promptement réagi en faveur du directeur général d'Ennahar TV» dans l'affaire de l'interpellation musclée de l'un de ses journalistes par des agents des services de renseignement. «A ce que je sache, nous sommes tous des citoyens et pas des sous-citoyens», ajoute Semmar. Pour Me Abdelghani Badi, un parmi la soixantaine d'avocats qui se sont spontanément constitués pour leur défense, Semmar, Bouakaz, Boudiab, Dob et Mellah ne sont que des «victimes d'une crise de liberté». Et d'estimer que cette affaire ne fait que «ternir l'image du pays», non sans s'interroger sur ceux qui sont complices de cette chaîne de télévision qui, selon lui, a bénéficié de «facilités exceptionnelles» dans ce que Bouakaz qualifie de véritable «réalisation». M. K.