Même si l'arboriculture n'occupe que 3% de la superficie utile à l'agriculture, la production de cette filière et sa valeur sont en courbe ascendante depuis quelques années. La preuve, la production a atteint dans ce domaine l'exportation. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Pour le ministre de l'Agriculture, la filière arboriculture occupe une place importante dans la politique de son secteur. Chiffres à l'appui, il rappelle que la superficie plantée en arbres fruitiers, tous fruits confondus, était de 154 000 ha en 2000 avant d'atteindre 262 000 ha en 2018 soit une hausse de 70%. «En 2018, les arbres occupent 3% de la superficie utile à l'agriculture», précisait-il, hier lors de la rencontre sur la filière arboriculture, tenue à Alger. Abdelkader Bouazghi s'est attardé sur les différentes statistiques qui montrent qu'en 2018, la production arboricole a été de 16 892 480 quintaux contre 4 523 370 quintaux en 2000 soit une hausse de 273%. Il cite l'exemple des fruits à noyaux dont la production est de 6 110 640 quintaux et celle des fruits à pépins où leur production est de 8 095 581 quintaux. Il souligne également la hausse de la valeur de la production fruitière nationale en 2018 pour atteindre 197,8 milliards de dinars contre 121,6 milliards en 2010, soit une augmentation de 63%. «Cette valeur représente 8% de la valeur de la production agricole globale en 2018», dit-il. Quant aux exportations, le ministre affirme que l'Algérie a exporté en 2017, près de 409 tonnes de fruits à noyaux et à pépins vers essentiellement la Thaïlande, l'Espagne, le Viêtnam et la Russie. Il souligne, par ailleurs, le rôle important que jouent les pépinières dans la filière de l'arboriculture puisqu'«elles constituent un centre de reproduction et de production des plants de hautes qualités». De son côté, Mohamed Kheroubi, directeur central chargé de la régulation et de développement de la production agricole au ministère de l'Agriculture, fait remarquer une «nette expansion» des superficies arboricoles plantées. Selon lui, les agriculteurs manifestent de plus en plus d'engouement pour cette filière. «Nous avons tous constaté qu'il n'y a pas eu d'importation l'année dernière, notamment de pommes et de poires», note-t-il. Qualifiant la production nationale de «très bonne» qualité, il estime toutefois, qu'il reste encore des efforts à déployer pour le développement de cette filière. Pour ce faire, il insiste sur la mise en place de nouvelles plantations, la régénération des vieilles plantations et l'introduction de nouvelles variétés productrices et intensives afin de «garantir un bon revenu aux agriculteurs». Mohamed Kheroubi évoque la dernière campagne de plantation de plus de 9 000 ha. Celles-ci, précise-t-il, «vont entrer en production crescendo». En 2022, poursuit-il, «nous comptons augmenter la production pour atteindre 22 millions de quintaux qui vont assurer les besoins de la population nationale, et ce, concernant les différentes espèces y compris le kiwi et la banane». Il précise, par ailleurs, que la filière arboriculture mobilise plus de 1,5 million d'emplois directs ainsi que des postes d'emploi générés à travers les transformations et les conditionnements. Ry. N.