Pour la première fois de son histoire, l'espace numérique international connaît un succès florissant avec plus de la moitié de la population mondiale qui utilise internet, en particulier et les technologies du numérique en général, pour bien amorcer le virage du développement durable. Cependant, dans 47 pays les moins avancés, 80% de la population n'utilisent pas internet, l'UIT dans la dixième édition du rapport sur la «mesure de la société de l'information». Selon les statistiques de l'UIT (Union internationale des télécommunications), vers la fin de l'année 2018, près de 51,2% de la population mondiale, soit 3,9 milliards de personnes, utiliseront internet. «Dans les 47 pays les moins avancés (PMA), l'adoption de l'internet reste relativement limitée, quatre personnes sur cinq (80%) n'utilisent pas encore l'internet» lit-on dans le rapport. Houlin Zhao, secrétaire général de l'UIT, a déclaré, dans le document de l'UIT baptisé «mesurer la société de l'information» : «Les estimations mondiales et régionales de l'UIT chiffrées pour 2018 montrent les progrès indéniables accomplis dans le monde en vue de l'instauration d'une société de l'information globale plus inclusive. D'ici fin 2018, nous dépasserons le cap des 50/50 concernant l'usage d'internet par l'humanité, ce qui représente une étape importante pour une société mondiale de l'information plus inclusive». «Cependant, il reste encore beaucoup de personnes dans le monde qui cherchent encore l'opportunité de tirer parti des avantages de l'économie numérique. Nous devons encourager davantage les projets d'investissements des secteurs public et privé et créer un environnement propice pour attirer les investissements, et soutenir l'innovation technologique et commerciale afin que la révolution numérique ne laisse personne hors ligne», a-t-il ajouté. Selon l'UIT, dans les pays développés, la population utilisant internet est passée de 51,3% en 2005 à 80,9% à la fin de 2018. Dans les pays en voie de développement, la croissance a été beaucoup plus soutenue, passant de 7,7% en 2005 à 45,3% à la fin de cette année. La croissance la plus forte a pu être observée en Afrique, où le pourcentage des internautes est passé de 2,1% en 2005 à 24,4% en 2018. Toujours selon les estimations de l'UIT, les régions ayant enregistré les taux de croissance les plus faibles étaient l'Europe et les Amériques avec respectivement 79,6% et 69,6% de la population qui sont des utilisateurs d'internet. Dans la région des Etats indépendants du Commonwealth, 71,3% de la population utilisent internet, 54,7% dans les Etats arabes et 47% dans la région Asie-Pacifique. «La croissance devra recommencer à augmenter si l'on veut atteindre les objectifs ambitieux du Programme Connect 2030 de l'UIT et de la Commission «le large bande au service du développement durable», qui prévoient un taux de pénétration de l'internet de 70% d'ici à 2023 et de 75% d'ici à 2025», indique le rapport. Les OTT poursuivent leur offensive L'accès mobile aux services de télécommunication de base devient de plus en plus prédominant. Alors que les abonnements à la téléphonie fixe continuent de diminuer avec un taux de pénétration de 12,4% en 2018, le nombre d'abonnements à la téléphonie mobile cellulaire est supérieur à celui de la population mondiale. Au cours des cinq dernières années, la croissance des abonnements à la téléphonie mobile cellulaire a été alimentée par les pays des régions Asie-Pacifique et Afrique. La croissance a été mineure dans les Amériques et dans la région des Etats du Commonwealth, tandis qu'un repli a été observé en Europe et dans les Etats arabes. L'accès au haut débit continue de montrer une croissance soutenue. Les abonnements au haut débit fixe sont en augmentation constante. Poursuivant la tendance signalée en 2017, il y avait plus de connexions à large bande fixe, 1,1 milliard en 2018 que de connexions à la téléphonie fixe (942 millions). «S'agissant des abonnements actifs au large bande mobile, la croissance a été nettement plus forte, puisque les taux de pénétration sont passés de 4,0 abonnements pour 100 habitants en 2007 à 69,3 abonnements pour 100 habitants en 2018», ont écrit les rédacteurs du rapport. La quasi-totalité de la population mondiale, soit 96%, vit désormais à la portée d'un réseau cellulaire mobile. En outre, 90% de la population mondiale peut accéder à internet via un réseau 3G ou à haut débit. Pour ce qui est de l'accès à l'internet à la maison, en 2018, près de 60% des ménages sont branchés, alors qu'en 2005, ils étaient à moins de 20%. «Moins de la moitié des ménages possédaient un ordinateur à la maison, ce qui montre qu'un grand nombre de ménages ont (également) eu accès à l'internet par d'autres moyens, à savoir essentiellement des dispositifs mobiles, en optant le plus souvent pour le forfait de données de leur abonnement au large bande mobile», lit-on dans le rapport. Aussi, la bande passante internationale et le trafic internet ont connu une croissance plus forte que celle de l'accès aux technologies du digital et du pourcentage de la population utilisant l'internet. «Les utilisateurs passent de plus en plus de temps en ligne et sont toujours plus nombreux à s'adonner à des activités qui nécessitent un volume considérable de données», estiment les rédacteurs du rapport. Ce dernier révèle également que les OTT (Over-The-Top) poursuivent leur offensive dans le marché de la téléphonie mobile. En effet, ces applications de messagerie IP menacent de plus en plus la messagerie téléphonique traditionnelle. «Au niveau mondial, le nombre de messages SMS envoyés a diminué de moitié entre 2014 et 2016, tombant de 6 000 milliards de messages textuels en 2014 à 3 000 milliards à peine en 2016. Il en est résulté que les recettes mondiales tirées des SMS sont tombées de 82 milliards USD en 2015 à 75 milliards USD en 2016, et que d'après les analystes, ce fléchissement à l'échelle mondiale devrait se poursuivre au cours des prochaines années», peut-on lire dans le rapport. F. F.