Présent à Bouira pour clôturer les festivités célébrant la fête nationale de Yennayer, où plusieurs activités ont été organisées à travers les quatre coins de la wilaya, le ministre de la Communication Djamel Kaouane qui a animé un point de presse au niveau du siège de Radio Bouira, n'y est pas allé avec le dos de la cuiller pour asséner ses vérités concernant l'état de la presse écrite et électronique en particulier et les médias algériens en général. Ainsi, et après avoir loué les vertus des radios locales grâce auxquelles les voix des citoyens sont entendues par les responsables, tant elles ont été instruites pour être à l'écoute des préoccupations quotidiennes du citoyen pour les faire parvenir aux responsables locaux et nationaux, et après avoir souhaité «Asseggas Ameggaz» aux Algériens en se félicitant de ce que cette dimension amazighe ait été enfin extirpée de toute récupération politique en permettant au peuple à travers les quatre coins du pays, de se réapproprier son identité entière faite du triptyque «arabité, islamité et amazighité», le ministre de la Communication et répondant aux questions des journalistes présents en force dans la salle des conférences, s'est longuement attardé sur la question de la presse notamment électronique pour laquelle il dira qu'elle est appelée à trouver un modèle économique adéquat qui puisse lui permettre de survivre non sans rappeler que les aides et la régie publicitaire étatique de l'Anep octroyée à la presse écrite, ne peut pas faire de même pour la presse électronique. Et justement concernant la presse écrite et même s'il rappelle que l'Etat continuera à lui apporter son aide via la régie publicitaire de l'Anep, ainsi que via la caisse d'aide à la presse écrite, cette dernière doit chercher d'autres moyens de financement. Car, pour le ministre de la Communication, il est inconcevable de voir des titres qui ont plus de 20 ans d'existence, continuer à fonctionner avec un modèle classique et une ligne éditoriale figée, alors que certains titres auraient dû être une référence pour les nouveaux titres de la presse. Ceci amena le ministre qui se considère comme faisant partie de l'ancienne génération de journalistes à dire que «nous avons échoué dans notre mission, car nous n'avons pas pu asseoir un paysage médiatique fort en Algérie». Une responsabilité qu'il dit assumer au même titre que les autres journalistes de l'ancienne génération. Aussi, et tout au long de son intervention et ses réponses, le ministre Kaouane n'a pas cessé de rappeler la nécessité d'aller vers un système médiatique fort avec une presse tant écrite, électronique qu'audiovisuelle de référence. Et tout en rappelant les insuffisances constatées dans certains titres et sites électroniques, le ministre dira que le défi de l'heure dans «un monde en perpétuelle évolution, et face à la révolution numérique, consiste, en concertation avec tous les professionnels des médias et de la presse, à trouver un meilleur moyen d'évoluer entre une presse écrite malmenée, une presse électronique qui n'arrive pas à trouver ni son identité ni son modèle économique et des réseaux sociaux qui bouleversent tout», dira entre autres le ministre Kaouane qui évoquera l'autorité de régulation de la presse écrite dont « l'installation se fera prochainement » et qui rappelle que la liberté de la presse en Algérie est consacrée par la Constitution et rappelée sciemment par le président de la République lors de son message du 22 octobre dernier à l'occasion de la journée nationale de la Liberté de la presse. Y. Y.