La crise a fortement impacté la presse écrite. 26 quotidiens et 34 hebdomadaires ont disparu depuis 2014 du paysage médiatique national qui compte 140 titres, a relevé, hier, Djamel Kaouane, ministre de la Communication, invité de la chaîne 3 de la Radio nationale. Ce dernier n'exclut pas la disparition, à l'avenir, d'autres titres sous le poids du recul des entrées financières après la baisse des recettes publicitaires et l'influence des médias électroniques et des réseaux sociaux. «Il n'échappe à personne que nous sommes en crise, le modèle économique est devenu obsolète partout dans le monde», souligne le ministre de la Communication, d'où l'impératif de «repenser le métier... La presse doit absolument faire sa mue et mettre le pied dans le XXIe siècle marqué par le défi du numérique. Pour être attractive et reprendre ses lettres de noblesse, celle-ci doit revenir à sa vocation initiale et universelle, celle d'informer», a-t-il ajouté. Rappelant que le marché de la publicité a baissé de 65% entre 2015 et 2016, M. Kaouane estime «que loin d'être un moyen de pression exercé par les pouvoirs publics, la publicité institutionnelle est un moyen de soutien ayant permis la survie de l'ensemble des médias, même privés». Les difficultés financières dans lesquelles se trouvent beaucoup d'entreprises de presse qui n'arrivent pas à honorer leurs dettes envers les entreprises d'impression sont «des boulets» pour la Simpral et l'Enap et la Sia. «C'est une autre forme de soutien à la presse algérienne, le papier presse est acquis au prix du marché mondial, mais il est soutenu», a-t-il indiqué, notant que les coûts d'impression remontent aux années 1990, «ce qui est en deça de la vérité du marché», précise le ministre, indiquant que le total des tirages est de 900 000 exemplaires/jour. Le ministre a également abordé la question des entreprises éditrices de journaux qui n'arrivent pas à régler leurs créances. «Des tentatives sont en cours pour trouver une solution aux difficultés financières des mauvais payeurs.» Le ministre annonce également la mise en place de l'Autorité de régulation de la presse écrite (ARPE) avant la fin de l'année en cours. «Le ministère de la Communication jouera un rôle d'accompagnateur et de médiateur pour le lancement de ce processus, avec la communauté des journalistes», a-t-il également ajouté.