Dix pays membres du Groupe de Lima ont décidé de mettre un terme à leur ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela, a déclaré samedi le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza. «L'Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras, le Pérou, le Panama et Sainte-Lucie, qui avaient exhorté le président vénézuélien Nicolas Maduro à céder le pouvoir, ont rectifié leur position», a déclaré M. Arreaza lors d'une conférence de presse. Ces gouvernements ont pris leurs distances «non seulement avec une position qui viole le droit international et avec toute ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela, mais aussi avec la position (...) de Washington», a indiqué M. Arreaza. Les Etats-Unis ont imposé une série de sanctions à l'encontre des Vénézuéliens participant à l'Assemblée nationale constituante controversée du pays, y compris M. Maduro, afin de soutenir la Table de l'unité démocratique (opposition). Treize des 14 pays membres du Groupe de Lima, à l'exception du Mexique, avaient signé le 4 janvier une déclaration dans la capitale péruvienne pour exhorter M. Maduro à ne pas assumer son second mandat présidentiel le 10 janvier en raison des violations présumées de la démocratie par son gouvernement et prendre le parti du Guyana dans son conflit territorial avec le Venezuela. M. Maduro a déclaré mercredi qu'il donnerait 48 heures au Groupe de Lima pour rectifier sa position ou qu'il réagirait par des mesures «brutales ». Le Paraguay et le Canada n'ont pas encore envoyé de notes diplomatiques à Caracas et le Venezuela attendra jusqu'au 14 janvier «pour que ces deux pays puissent la rectifier», selon le chef de la diplomatie vénézuélienne. Le Groupe de Lima, qui regroupe principalement des pays d'Amérique latine, a été créé à la suite de la déclaration de Lima en 2017 dans l'objectif proclamé de régler la crise intérieure du Venezuela. Le président Maduro, a prêté serment jeudi pour un deuxième mandat de six ans, devant le Tribunal suprême électoral (TSJ). «Je jure, au nom du peuple vénézuélien (...) je jure sur ma vie», a déclaré M. Maduro qui a reçu l'écharpe présidentielle des mains du président du Tribunal suprême de justice (TSJ), lors d'une cérémonie officielle. Le chef de l'Etat socialiste, 56 ans, a été largement réélu le 20 mai dernier, remportant près de 70% des suffrages. La cérémonie a vu la participation des présidents de la Bolivie, de Cuba, du Salvador, du Nicaragua et des représentants de pays amis comme la Chine, la Russie et la Turquie.