Hier matin, plusieurs dizaines de citoyens de la commune de Bechloul, à 20 kilomètres au sud-est de Bouira, surtout ceux du village Ichihene, ont organisé une marche depuis le centre-ville jusqu'à la zone d'activité. Ils ont observé un sit-in de protestation devant l'usine algéro-chinoise spécialisée dans la fabrication du PVC et de l'aluminium. D'après le président de l'association des quartiers et des villages «Assameur», présent sur place, l'action est une sorte de cri d'alarme contre la pollution engendrée par les activités de cette entreprise mixte dont l'activité initiale était la fabrication des articles en PVC et en aluminium à partir de la matière première importée, mais, il s'est avéré que la fabrication de l'aluminium se faisait à partir du matériel recyclé. Aussi, et toujours d'après les présents, si la fabrication a eu l'aval des autorités locales et de wilaya et même de la Direction de l'environnement concernant l'impact sur l'environnement, il n'en a jamais été de même concernant le recyclage et l'utilisation d'une fonderie qui fonctionne sans aucune autorisation ni légalité. Pour rappel, même les autorités locales et la direction de l'environnement avaient déjà par le passé, attiré l'attention du gouvernement concernant ces atteintes à l'environnement par la pollution de l'air à cause de la non-existence des filtres au niveau de cette fonderie, ainsi que la pollution de l'oued et la nappe phréatique causée par les rejets toxiques liquides de cette usine mixte algéro-chinoise «Sarl Dauphine d'Or» dont le siège social se trouve à Rouiba. Aussi, et après tout ce qui s'était passé ces dernières semaines avec l'apparition des cas de choléra à travers plusieurs wilayas dont Bouira, ainsi que toutes les décisions prises par le gouvernement en matière d'opérations de nettoyage et de curage des oueds et autres actions d'interdiction d'irrigation des cultures à partir des oueds, après que les éléments de la Gendarmerie nationale de Bechloul aient interdit aux paysans toute utilisation des eaux de l'oued Zayane dans lequel se déversent tous les rejets de la zone d'activités de Bechloul, et principalement les rejets de cette usine algéro-chinoise, les citoyens de Bechloul ont saisi cette occasion pour rappeler hier, lors de cette marche, leur demande insistante concernant l'arrêt immédiat de toute production au niveau de cette usine, et ce, jusqu'à ce que la fonderie soit autorisée par les services de l'environnement de la wilaya, ainsi que la pose des filtres dépolluants et l'installation d'une unité d'épuration des rejets toxiques avant le déversement des eaux dans l'oued Zayane. Hier, sur place, nous avons appris de la bouche même du président de l'association, alors que l'entrée à l'usine nous a été interdite par le chef de la gendarmerie locale, qu'une séance de travail était programmée pour l'après-midi avec la première responsable de cette usine qui devrait se déplacer depuis Rouiba. Les citoyens de Bechloul qui ont longtemps souffert des rejets et de la pollution de cette usine, ne comptent pas s'arrêter là et comptent maintenir leur action jusqu'à ce que les règles d'hygiène et de dépollution, tant à l'intérieur de cette usine qui emploie prés de 240 ouvriers, qu'à l'extérieur, soient respectées. Surtout concernant ses rejets dans l'oued Zayane où plusieurs paysans vivent en aval sur les deux berges et possèdent des puits traditionnels qu'ils utilisent pour l'irrigation et même pour leur propre consommation d'ailleurs. Y. Y.