Avec la technologie du Cloud Computing, la virtualisation et l'apparition de nouvelles plates-formes informatiques mènent directement à une véritable dématérialisation des serveurs d'entreprises. Une organisation de l'informatique professionnelle et personnelle qui tend à s'imposer. Certes, la généralisation de cette technologie réduira fortement les activités en interne de l'informatique d'entreprise, mais la mutation est déjà annoncée chez plusieurs grandes sociétés. Le Cloud, qui permet aux entreprises de gérer le stockage et le transfert des données entre leurs propres centres de données et ceux de leurs fournisseurs de Cloud devrait générer 68,8 milliards de dollars de revenus d'ici 2021, avec une progression annuelle de 20%, selon le cabinet IDC. Le fournisseur Amazon compte bien profiter de la croissance du secteur pour doper les revenus de sa branche Cloud, Amazon Web Services (AWS). Cette dernière qui permet aux compagnies de toute dimension d'augmenter la capacité de leurs moyens informatiques sur simple demande revendique plus de 51% du marché mondial, largement devant Microsoft (13,3%), Alibaba (4,6%), Google (3,3%) et IBM (1,9%). Le Cloud Computing (littéralement : l'informatique dans les nuages) peut être défini comme étant la possibilité de disperser un système d'information sur des serveurs multiples à forte capacité, accessibles sur internet via des liaisons à haut débit et prises en charge par un ou plusieurs prestataires. Ce procédé vise à permettre aux entreprises de bénéficier en ligne des ressources software virtuellement illimitées en capacité de mémoire et en puissance de calcul grâce à la technique SaaS (Software as a Service). Selon les spécialistes de cette technologie, le Cloud Computing peut être consolidé par une mutualisation des équipements informatiques afin d'optimiser les coûts par rapport aux systèmes traditionnels et d'accélérer la vitesse de développement des applications partagées et de réduire l'encombrement et la consommation électrique de chaque serveur. De plus, la dématérialisation des serveurs permet, aussi en cas de dégradation des temps de réponse, de passer dynamiquement sur une machine physique plus puissante, voire même de confier ces serveurs à un autre prestataire ou de les internaliser de nouveau. Les «pour» et les «contre» Depuis début 2008, la technologie Cloud Computing a créé une véritable polémique dans le milieu des experts professionnels de l'informatique. En effet, les sceptiques pensent que cette technologie n'est pas un phénomène de mode, et voient en elle un risque fort de faire disparaître les sociétés informatiques qui s'étaient spécialisées dans l'«IT outsourcing», à l'exception peut-être des plus grandes, lesquelles pourront s'offrir le Cloud. Ces mêmes voix estiment que la profession de «consultants en externalisation» va disparaître et que le Cloud Computing n'aura pas la capacité d'intégrer tous les services et la possibilité d'assurer la maintenance de tous les services fournis aux entreprises. De leur côté, les convaincus pensent que le Cloud va révolutionner les usages informatiques notamment en termes de disponibilité de capacités matérielles et d'économies dans les dépenses. D'ailleurs, des acteurs majeurs cherchent à généraliser l'utilisation de cette technique. Selon une enquête menée par le cabinet Forrester Consulting pour le compte de Virtustream, une filiale de Dell Technologies spécialisée dans le Cloud, 86% des décideurs IT dans le monde s'engagent dans des projets de Cloud. Leur choix est dicté par l'efficacité opérationnelle et la capacité à réaliser des économies. Mieux, cette nouvelle approche architecturale est plébiscitée parce qu'elle apporte une plus grande flexibilité de l'infrastructure informatique, une meilleure gestion des coûts et une amélioration de la sécurité et de la conformité. Baptisée «Multicloud Arises from Changing Cloud Priorities», cette étude décrit en détails les avantages du Cloud. Plusieurs points forts relatifs à la sécurité y sont appréhendés. La disponibilité du Cloud à tout moment, sur demande et sans paiement préalable, constitue un des avantages indéniables. F. F.