Deux intéressants concerts prochainement sur la scène de l'Opéra d'Alger Boualem-Bessaïh. Le groupe Iwal chantera les Aurès. «Harmonia» est l'intitulé de la soirée qui sera animée mardi prochain (22 janvier à partir de 19h 30) par Lila Borsali et Samir Toumi. Le spectacle «Harmonia» est une fusion orchestrale symphonique et traditionnelle sous la direction de Sid Ahmed Fellah, avec la participation de Lila Borsali et de Samir Toumi ainsi que l'Orchestre régional d'Alger de musique andalouse. La nouba mezmoum y sera à l'honneur. Le groupe Iwal, de son côté, animera la soirée du 31 janvier 2019 (à partir de 19h 30), toujours à l'Opéra d'Alger, en compagnie du Ballet national. C'est un peu difficile et délicat de définir le groupe (ou duo) Iwal, un peu comme les Trois Mousquetaires qui sont en réalité quatre. Nesrine, Fayçal, Bouchra, Rafik, Smaïl et Khalif sont tous instrumentistes et chanteurs. Bouchra la choriste est vétérinaire de profession. Ils viennent presque tous de T'kout, dans la wilaya de Batna, mais ont vécu dans plusieurs régions d'Algérie. Tous universitaires, ils pratiquent leur art avec professionnalisme. Le groupe Iwal, dont le nom veut dire «infini espoir», est considéré par de nombreux observateurs comme le nouveau souffle de la musique moderne chaouie. Fayssal Achoura et Nesrine font de la musique universelle, du folk et touchent même à la musique classique. Fayssal, guitariste et chanteur, est aussi informaticien de formation. Il a ainsi créé un clavier en tifinagh. Nesrine, cette férue de la mythologie et de la musique, anime également des conférences en compagnie de Fayssal sur la mythologie berbère, notamment. Iwal fait aussi du théâtre et compte plusieurs scènes avec le fameux groupe Debza, notamment avec Merzouk Hamiane. «A vrai dire, nous essayons de toucher à plusieurs styles musicaux tout en gardant la touche acoustique. C'est la raison pour laquelle nous avons préféré utiliser la contrebasse cette fois-ci avec la guitare électrique qui devient incontournable dans la musique chaouie», explique Fayssal. Nesrine, qui est d'origine algéroise, a découvert la culture chaouie. «Avant, quand j'entendais la musique chaouie à la radio, on nous passait que des chants folkloriques en arabe en plus. Mais quand je suis venue ici, j'ai découvert autre chose. J'ai découvert la profondeur de la culture chaouie, devenue mienne depuis ce jour où je l'avais découverte», explique-t- elle. «J'aime la nature et l'histoire de cette région. Ici, je suis loin du monde superficiel d'Alger. Je ressens une paix à l'intérieur de moi. Je suis en totale harmonie avec moi-même. Je me sens libre», ajouta-t-elle. En 2014, alors qu'ils jouaient de la musique près de la loge de Dihya, venue donner un spectacle dans sa région natale, Fayssal et Nesrine ont été entendus jouer par Messaoud Nedjahi qui leur proposa de monter sur scène avec lui. Ils ont alors choisi «à chaud» de porter le nom d'une chanson de Dihya, Iwal. Le couple monte avec Nedjahi et cartonne lors de cette soirée. Un jour, à Marseille, ils font connaissance avec le musicien Nicola qui intégrera lui aussi le groupe. A la batterie, il y a Ali Zaïdi d'Oum-el-Bouaghi et à la chorale Ibtissem d'Alger et Tinhinan de Barika, en plus d'autres éléments qui gravitent autour et dans le groupe, centre d'une magique attraction. Nesrine dit «vouloir continuer à s'intéresser à la mythologie et souhaite ouvrir un théâtre pour enfants à T'kout, où elle est installée avec son mari Fayssal». Iwal, entre-temps, continuera à chanter l'espoir infini ! Kader B.