La semaine a été pénible. On pensait que les histoires de disponibilité des médicaments étaient derrière nous, manifestement ce n'est pas encore le cas. Et chez nous, quand quelque chose vient à manquer, c'est qu'on n'a pas fait dans le détail. C'est plus de 100 médicaments qui manquent sur le marché et quasiment le même nombre connaît une sérieuse tension, selon le syndicat des pharmaciens d'officine. Dans cette histoire, il y a une «constante» : ce sont toujours les médicaments destinés aux malades chroniques qui se taillent la «part du lion» des produits touchés par la pénurie. Puis une certitude : la responsabilité de ces crises est partagée. Il y a d'abord les importateurs qui ne respectent pas leurs quotas d'importation en favorisant certains médicaments, plus rentables que d'autres. Ensuite, il y a la tutelle qui se précipite à interdire à l'importation dès que quelqu'un s'engage à le produire. Et puis ce sentiment profond qui vous fait prendre conscience de la situation : un pays où il manque des médicaments est toujours inquiétant. La semaine a été pénible. Hamrouche a parlé. Il y a ceux qui l'attendaient parce que convaincus parce qu'il revient... fatalement à l'orée de chaque élection présidentielle. Ceux-là sont partagés en deux : ceux qui pensent qu'il fait «encore» une offre de service et ceux qui soutiennent qu'il n'est pas intéressé par le pouvoir. Les deux parties ne manquent pas d'argument et ça fait désordre. D'autres ont insisté sur la qualité de sa contribution et sa hauteur intellectuelle. Ils n'ont pas manqué de contradicteurs. D'abord avec un argumentaire théorique, puis pratique. Il faut dire qu'il a un peu surpris tout le monde en se mettant dans la peau d'un politologue alors que ce n'est pas vraiment ce qui était attendu de lui. Enfin, chez ceux qui en attendaient quelque chose. La semaine a été pénible. Comme dans une union sacrée qu'impose une situation grave, les présidents du Haut Conseil islamique et celui de la langue arabe se sont entendus pour parler de la même voix : transcrire tamazight en lettres latines serait donc une hérésie et il n'est pas question de laisser passer ça. Avant, ils disaient que militer pour tamazight n'est qu'un... subterfuge pour imposer le français ! Maintenant qu'ils n'ont pas les c... pour s'opposer aux «décisions de Bouteflika», ce sont eux qui cherchent des subterfuges ! La semaine a été plus ou moins pénible. Les 500 tonnes de pommes de terre exportées à partir d'El-Oued ont suscité une telle flopée de réactions qu'on s'y perd. Bien sûr il y en a qui ont trouvé ridicule le fait de parader pour une quantité si rachitique par rapport au potentiel du pays en la matière. Il y en a qui nous sommaient pourtant de jubiler sous prétexte que «c'est une première», que l'autosuffisance est déjà une performance et qu'il n'y a pas longtemps, on en importait encore en quantités industrielles. Les rabat-joie les plus cyniques, eux, ont «espéré» que le tubercule ne soit pas… refoulé, comme ça a été le cas pour d'autres produits, récemment. La semaine a été riche en actualité du genre à rendre les jours pénibles. Nous en avons alors gardé certains pour «abondance de matière», comme disent les rédacteurs en chef. S. L.