Les insuffisances et contraintes freinant l'essor du secteur touristique en Algérie ont été pointées du doigt, hier à Alger, par des experts nationaux et étrangers du domaine touristique qui ont préconisé, en même temps, des pistes de solutions pour y remédier. Intervenant en séance plénière des 3es Assises nationales du tourisme, l'expert Aziz Nafa a recommandé le «renforcement» de l'aspect lié à la promotion de la destination Algérie, à travers «l'identification de la cible» et ce, en mettant à disposition des organes en charge de le faire avec «davantage de moyens financiers, ainsi qu'un capital humain plus adapté». Chercheur au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread), l'intervenant a, dans une évaluation du Schéma directeur d'aménagement touristique (SDAT), insisté également sur l'aménagement du territoire dans le cadre des Zones d'expansion touristique (ZET) créées jusque-là. Il a, par ailleurs, plaidé pour la mise en œuvre du Système d'observation et d'évaluation touristique ainsi que de la Banque d'investissement touristique (BIT), les deux dispositifs étant prévus dans le cadre du SDAT, a-t-il rappelé. S'agissant du critère lié à la formation, M. Nafa s'est félicité de l'augmentation du nombre d'établissements spécialisés dans les métiers et les activités touristiques, mais considère néanmoins que cette formation se doit d'être «en adaptation avec les besoins économiques locaux». Evoquant les contraintes freinant le développement du secteur touristique en Algérie, il les résumera en deux aspects majeurs : l'insuffisance et la qualité de l'hébergement, ainsi que «la tarification inaccessible» pratiquée par les différents voyagistes (hébergement et transport notamment). «Il est temps que nos agences de voyages travaillent sur la réception et ne se contentent plus de faire uniquement dans l'émission des voyageurs», a-t-il également déploré. Allant dans le même sens, l'expert canadien en tourisme, François Bédard, a souligné la nécessité de mettre en place «une Marque Algérie», afin de mettre en avant et de valoriser la destination Algérie, comme c'est le cas pour les pays touristiques, a-t-il argumenté. L'intervenant a, en outre, recommandé d'axer les efforts autour des deux concepts que sont «Gouvernance et Durabilité», tout en prévoyant un «budget conséquent» aux aspects liés à la promotion, à travers un travail de marketing, pour valoriser les potentialités touristiques du pays. Le spécialiste des questions touristiques a également préconisé «l'encouragement de l'entreprenariat et de l'investissement» des différentes activités liées au secteur, à l'instar de l'hébergement, transport, etc. et ce, dans le cadre des Petites et moyennes entreprises (PME), créatrices d'emplois directs et indirects. Pour le représentant du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), Remy Poliwa, tout développement touristique passe par la création d'une «valeur ajoutée» à partir de la base, et ce, explique-t-il, à travers des micro-activités locales, créatrices de richesses. De même que par le respect de «l'échelle de valeurs» propres au secteur, ainsi que par «l'encouragement et l'accompagnement» des jeunes créateurs de projets touristiques. APS