Le dispositif Ansej n'est pas en faillite. C'est le ministre du Travail qui l'affirme, balayant d'un revers de main l'ensemble des critiques. Aucune raison d'effacer les dettes des entreprises en difficulté, assure Zemali. Il rassure, néanmoins : aucune poursuite judiciaire n'est envisageable. Nawal Imès- Alger (Le Soir)- C'est à un véritable plaidoyer en faveur du dispositif Ansej que s'est livré le ministre du Travail. Mourad Zemali a défendu les dispositifs Ansej et Cnac, affirmant que ceux qui les critiquent le font sans disposer de toutes les données. Il n'est pas question, dit-il, de n'évoquer ces deux dispositifs que sous l'angle des dettes ou de la faillite. Le nombre des jeunes entrepreneurs en difficulté est minime par rapport à ceux qui arrivent à faire vivre leurs projets. S'adressant à ceux qui réclament un effacement de leurs dettes, le ministre du Travail a été catégorique : cela ne fait nullement partie de ses intentions, c'est même contraire à l'esprit des deux dispositifs. Zemali explique ne pas comprendre qu'une minorité en difficulté puisse introduire une telle demande. Il les rassure, néanmoins : aucune poursuite judiciaire n'est envisageable. C'est, au contraire, un accompagnement qui est proposé aux jeunes entrepreneurs en difficulté. Ils doivent, cependant, se rapprocher des antennes de l'Ansej pour connaître les modalités d'accompagnement. En présidant, hier, la rencontre nationale des directeurs des structures de wilaya de la Cnac et de l'Ansej, Mourad Zemali a présenté un bilan exhaustif des deux dispositifs, le qualifiant de positif. En 2018, dit-il, 9 009 petites entreprises ont été financées permettant la création de 22 450 postes d'emploi direct. Depuis la création de l'Ansej, 534 000 entreprises ont vu le jour créant 1,2 million d'emplois. A ceux qui estiment que l'Ansej a surtout financé l'achat de véhicules pour le transport, le ministre répond que les activités financées ont été graduellement réorientées vers des secteurs plus producteurs. Chiffre à l'appui, il dira que les projets relatifs au transport au niveau de l'Ansej sont passés de 86% en 2011 à 20% en 2018 contre une augmentation significative dans le domaine de la pêche, de l'agriculture et de l'artisanat. Actuellement, 81% des bénéficiaires sont issus de la formation professionnelle. A ceux qui affirment que l'Ansej octroie 10 millions de DA à des jeunes qui disparaissent dans la nature, Zemali assure que depuis la mise en place du dispositif, 82% des projets sont financés à hauteur de 5 millions de DA , seuls 3% le sont à hauteur de 9 millions de DA. Signe de la réussite du dispositif, dit-il, 84% des jeunes en 2018 réussissent à rembourser leurs crédits alors qu'en 2017 la quasi-totalité des projets ont été financés grâce aux sommes recouvrées. Présent également à cette rencontre, le secrétaire général de l'Abef a assuré que le stock de créances détenues par les banques était de l'ordre de 600 milliards de DA. Rachid Belaïd assure que les banques publiques ont accompagné les jeunes en difficulté pour le rééchelonnement de leurs dettes. L'intérêt des banques n'est pas de voir les promoteurs en difficulté puisqu'elles sont partie prenante dans les projets à hauteur de 70%. Le rééchelonnement, dit-il, fait partie du métier des banques. Le dispositif Cnac étendu aux plus de 50 ans Les personnes désireuses de bénéficier du dispositif de la Cnac et âgées de plus de 50 ans pourront bientôt créer leurs entreprises dans ce cadre. L'âge limite est désormais de 55 ans. Le ministre du Travail explique cette décision par la volonté d'offrir à des personnes disposant d'expérience professionnelle l'opportunité de devenir promoteur. Il faudra, néanmoins, attendre que le décret soit promulgué. N. I.