Le Rassemblement pour la culture et la démocratie ne participera pas à l'élection présidentielle. Son conseil national a tranché. A l'ouverture des travaux, son président avait donné le ton : «L'heure n'est pas à l'engagement dans une opération électorale viciée», affirme Mohcine Bellabas qui ajoute que son parti ne peut s'inscrire dans une démarche qui peut porter atteinte à l'unité du peuple. Nawal Imés - Alger (Le Soir) - La décision était prévisible. Le RCD tourne le dos à la présidentielle. La décision a été prise par son conseil national. En prononçant son allocution d'ouverture, son président montrait déjà la voie. Mohcine Bellabas estime que pour son parti «l'heure n'est pas à l'engagement dans une opération électorale viciée mais au rassemblement le plus large pour jeter les bases d'une refondation institutionnelle qui garantit la stabilité sociale, la défense de l'intérêt général et la libre compétition politique», avant d'ajouter que «l'urgence pour le pays n'est pas de choisir entre reconduire un chef de l'Etat grabataire ou désigner un autre parrain en bonne santé pour gérer les équilibres claniques ou en créer d'autres à sa convenance ou à la convenance des plus forts». Pour le président du RCD, une participation de son parti reste subordonnée à des conditions qui doivent être réunies au moins deux années avant la date du scrutin. Force est de constater, dit-il, que ces dernières sont loin de l'être à cause, dit-il, d'un «dispositif électoral qui a organisé et validé tant de fraudes et une administration qui a commis de multiples violations de la constitution». Dans une allusion aux candidats potentiels, il dira que «ceux qui prétendent accéder au pouvoir dans la situation présente par des moyens réguliers, en plus d'accepter d'être perçus comme des pâles copies de ceux qu'ils veulent remplacer, prennent le risque d'apparaître comme des imposteurs car ils abusent et détournent tous les acquis démocratiques visant à offrir au pays des institutions à la mesure des ambitions du peuple algérien pour satisfaire leurs ambitions». Le président du RCD dresse un tableau noir de la situation politique estimant que «le quadruple quinquennat de l'actuel chef de l'Etat se termine comme il a commencé : dans une crise politique et morale qui risque à terme de déboucher sur des désordres qu'aucune force nationale, à l'intérieur ou l'extérieur du système, ne peut canaliser». Il s'agit pour le numéro un du RCD d'une impasse qui dure depuis plusieurs années déjà puisque dit-il, «depuis 2014, nous n'avons pas cessé d'alerter l'opinion publique et, par là même, les segments sains dans les organisations nationales et les institutions publiques sur le risque pour le pays d'avoir à affronter une situation de désordre aux conséquences irrémédiables». Une situation que le RCD refuse de cautionner estimant que «le système de la cooptation et de la fraude n'est pas seulement le fossoyeur de la démocratie, il est le système de l'exclusion et de la division. Il porte, à terme, les germes de l'instabilité et de la fitna». N. I.