Le ministre de la justice et Garde des sceaux tombe à bras raccourcis sur ces organisations non gouvernementales (ONG) qui, selon lui, «travestissent la réalité en Algérie en se focalisant sur la corruption tout en taisant les bonnes choses dans les lois algériennes». M. Kebci - Alger (Le Soir) - Lors de sa présentation, hier mardi, par-devant les députés, du projet de loi relatif à la lutte contre la corruption, Tayeb Louh n'a pas ménagé ces ONG qui ne cessent de médire sur le pays à propos du fléau planétaire de la corruption et auquel notre pays n'échappe pas. Pour lui, ce que disent ces ONG sur la corruption en Algérie ne nous intéresse pas, nous sommes sur la bonne voie dans ce domaine », a-t-il déclaré, allusion on ne peut plus claire au dernier rapport de Transparency International sur la perception de la corruption ayant classé le pays à la 105e place sur 180. «L'Algérie se soumet à un mécanisme onusien qui évalue les pays en la matière», a soutenu Louh. Pour lui, «ces classements veulent montrer que l'Algérie a gagné une place ou deux, qu'elle progresse légèrement. Ce qui, selon le ministre de la Justice et Garde des sceaux, «nous importe peu». Et de relever le «silence» de ces mêmes ONG sur les paradis fiscaux qu'elles «ne mentionnent pas dans leurs rapports». Avant de s'interroger faussement : «Est-ce qu'ils ont mentionné une seule fois ces pays ?» Ces précisions terminées, le ministre de la Justice et Garde des sceaux s'est attelé à louer les vertus des nouvelles dispositions contenues dans ce projet de loi qui objecte de les «adapter avec la révision constitutionnelle de 2016 et de renforcer les efforts entrepris par le pays dans le domaine de la lutte contre la corruption et d'améliorer l'efficacité des institutions chargées de la lutte contre ce fléau. Ceci en sus du renforcement de la participation des citoyens et de la société dans la moralisation de la vie publique. Aussi, et dans le but de renforcer les moyens mis à la disposition de la justice contre la corruption, le texte préconise l'institution, auprès de la Cour d'Alger, d'un pôle pénal financier, ayant une compétence nationale, chargé de la recherche, l'investigation, la poursuite, et l'instruction des infractions de grande complexité et les infractions qui leur sont connexes, ayant trait à la corruption, à la fraude et l'évasion fiscales, au financement illégal des associations ainsi qu'aux infractions de change et à celles relatives aux institutions financières et bancaires. Ce pôle, dont le siège se trouve à Alger et doté d'une cellule de communication, est composé d'un procureur de la République, de ses adjoints et de juges d'instruction, désignés conformément aux dispositions du statut de la magistrature, pour leur spécialisation dans les infractions financières. Il est assisté par des assistants spécialisés dans les questions financières, recrutés conformément aux dispositions prévues par la législation en vigueur et soumis aux dispositions applicables aux assistants spécialisés auprès du ministère public prévus par le Code de procédure pénal. Le même texte propose également la création d'une Agence nationale de gestion des avoirs issus des infractions de corruption à l'effet d'améliorer l'efficacité de la justice pénale en matière de lutte contre la corruption et du crime organisé et de renforcer la crédibilité des jugements en matière pénale dans leur aspect relatif au gel et à la saisie des avoirs issus du crime dans la perspective de permettre au pays leur restitution. Il assure aussi la protection légale des dénonciateurs de faits de corruption y compris au niveau de leur environnement professionnel. M. K.