La semaine a été plus ou moins pénible. Le temps est plus doux parce que l'Algérie du rêve moderne découvre chaque jour un peu plus «sa» ministre de l'Education qui vient de nous montrer une nouvelle facette de sa volonté de changer les choses et sa détermination à ne pas céder aux pressions. On savait que Madame Benghabrit pouvait aller au bout mais on savait aussi que ses ennemis n'allaient pas rester les bras croisés. Et ils se sont mobilisés à l'occasion pour lui en faire entendre de toutes les couleurs. Si ses adversaires les plus féroces sont dans l'institution, on savait qu'ils pouvaient se compter jusque dans le gouvernement où on ne nous a pas habitués à prendre en sympathie le genre de projections qui sont les siennes. En l'occurrence, c'est Amar Ghoul qui a lâché ses troupes avec le plus d'«ostentation et une telle violence qu'on le croirait dans la «mère de toutes les batailles». Quand on sait qu'en face, Madame Benghabrit est horriblement seule, il y a de quoi s'inquiéter. La semaine a été pénible. On sait depuis la dernière fois que «l'Alliance présidentielle» est un conglomérat à plusieurs… collèges. Au sommet, on y retrouve le quatuor FLN, RND, TAJ, MPA, par ordre d'importance. Suivent les partis rassemblés dans une coalition de seconde zone patronnée par l'ANR. Enfin, il y a les derniers de la classe qui s'agrippent sans que personne fasse attention à leur existence. Le PRA est de ceux-là et dans la semaine, il a tenu son conseil national au terme duquel il devait annoncer son soutien à la candidature de Bouteflika. Etaient bien sûr invités Bouchareb, Ouyahia, Benyounès et Ghoul. Mais, au final, seul ce dernier est arrivé au Mouflon d'Or comme… une rock star sans laquelle la rencontre n'aurait eu aucun sens. Désillusion, son arrivée n'a pas annoncé celle des autres. Tu peux soutenir Bouteflika mais tu restes à ta place, tel est le principe. La semaine a été pénible. Allez savoir pourquoi on s'entête à créer des problèmes là où il ne devrait pas en avoir. Comme si l'université manquait de soucis, voilà qu'on en rajoute. Dans la semaine, des enseignants et autres personnels de l'Université de Béjaïa ont tenu un rassemblement devant le rectorat. La raison ? Ils n'ont pas perçu leur salaire ! Comment, diable, une administration en arrive à priver des salariés de leur… salaire, alors que l'argent est disponible ? Même en voulant pousser le personnel universitaire à l'action inconsidérée pour on ne sait quelles motivations, il doit bien y avoir mieux, tellement le procédé est grossier. C'est d'autant plus énigmatique que dans quelques jours, la paie sera «débloquée» et tout rentrera dans l'ordre. On appelle ça «créer un problème pour une solution» ! La semaine a été pénible. Ces derniers temps, ça a beaucoup parlé de tourisme, de nouveaux investissements, de déploiements pour relancer la destination Algérie et de réflexion sur les questions liées à son développement. Mais comme à chaque fois, des faits viennent tempérer les ardeurs de ceux qui y croient sincèrement. Comme ces zones d'extension touristiques qui n'arrêtent pas de livrer ce qu'elles cachent comme errements de gestion et affaires pas très nettes. Avec les centaines d'hectares détournés de leur vocation dans toutes les régions, les terrains détournés tout court, les terrains abandonnés, les terrains construits par des squatters et les terrains qui ont changé d'usage, il y a à chaque fois de quoi douter. Il n'y a pas que ça ? D'accord, mais il y a… aussi ça et ça suffit parfois. S. L.