Au moins quinze personnes ont été tuées mardi dans une bousculade à la fin d'un meeting du président Muhammadu Buhari à Port-Harcourt, dans le sud-est du Nigeria, à trois jours des élections générales, selon un nouveau bilan, hier, de sources hospitalières. «Quinze corps ont été amenés (à l'hôpital universitaire de Port Harcourt, Etat de Rivers), dont trois hommes et douze femmes», a déclaré le porte-parole de l'hôpital, Kem-Daniel Elebiga dans un communiqué. Il indique également que «douze survivants» ont été soignés ou sont encore en cours de traitement. Un précédent bilan publié mardi par la présidence nigériane faisait état de «plusieurs» morts. Les victimes assistaient à un meeting du Congrès des progressistes (APC), le parti au pouvoir, lorsqu'elles ont été prises dans une bousculade mortelle. De sources concordantes, une partie de la foule de ses partisans a voulu sortir précipitamment par une sortie du stade Adokiye-Amiesimaka, provoquant une violente bousculade. Le président Muhammadu Buhari, en lice pour un second mandat, s'est dit «profondément attristé» dès mardi soir et a souhaité un «prompt rétablissement à toutes les personnes blessées», déplorant «des pertes inutiles» à l'issue d'un «évènement très réussi» dans un stade de la ville pétrolière. Un journaliste du journal Vanguard présent sur les lieux de la bousculade, Egufe Yafugborhi, a affirmé que «ceux de derrière poussaient et mettaient la pression sur ceux de devant, faisant tomber plusieurs personnes au sol qui ont été piétinées». Les Nigérians sont appelés aux urnes samedi pour les élections présidentielle et législatives dans le pays le plus peuplé d'Afrique, avec quelque 190 millions d'habitants. Les élections sont régulièrement marquées par des violences entre partisans de responsables politiques rivaux, notamment à l'échelon local au Nigeria, qui a une longue tradition de violences et de fraudes depuis son passage à un régime démocratique en 1999. Ce week-end, cinq personnes ont été tuées dans des règlement de comptes politiques entre partisans de l'APC au pouvoir et du principal parti d'opposition, le Parti populaire démocratique (PDP), près de Warri, autre ville pétrolière de la région du Delta. Le président Buhari, ancien général qui a dirigé une première fois le pays pendant les dictatures militaires des années 80, est en lice pour un second mandat et affrontera le candidat du PDP Atiku Abubakar, ancien vice-président entre 1999 et 2007.