L'ancien chef de l'Etat nigérian Muhammadu Buhari, qui a dirigé une junte militaire dans les années 1980, a annoncé mardi être l'un des candidats du principal parti d'opposition à l'élection présidentielle de 2015. S'il est choisi lors des primaires du Congrès progressiste (APC), le nouveau parti d'opposition dont il est l'un des fondateurs, ce sera la quatrième fois que M. Buhari se présente à un scrutin présidentiel depuis qu'il a été renversé par un coup d'Etat en 1985. "La priorité est de reprendre le pouvoir à ceux qui en ont fait un mauvais usage", a-t-il déclaré à ses supporters à Abuja. M. Buhari, 71 ans, est l'un des plus fervents détracteurs du Parti Démocratique Populaire (PDP, au pouvoir) et du président Goodluck Jonathan, qui devrait annoncer s'il est candidat à sa propre succession dans les semaines à venir. Ancien général originaire du nord du pays, majoritairement musulman, M. Buhari a pris le pouvoir en 1983 et a dirigé le pays le plus peuplé d'Afrique d'une main de fer avant d'être renversé, moins de deux ans plus tard. Il a souvent été critiqué par les organisations de défense des droits de l'homme, notamment pour avoir fait exécuter en public des trafiquants de drogue. Mais certains, au Nigeria, soulignent cependant son bilan plutôt positif en matière de lutte contre la corruption. M. Buhari a été candidat lors des trois dernières présidentielles pour deux différents partis d'opposition aujourd'hui réunis au sein de l'APC. L'APC s'est considérablement renforcé cette année grâce la défection de plusieurs gouverneurs et de députés, venant notamment du nord du pays, qui refusent une nouvelle candidature de Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud. Les primaires de l'APC devraient se tenir le 2 décembre, en vue de la présidentielle prévue le 14 février 2015. L'ancien vice-président nigérian Atiku Abubakar, également originaire du Nord, passé dans l'opposition, a lui aussi annoncé sa candidature aux primaires de l'APC.