Le Président irakien Barham Saleh discutait hier au siège de l'Organisation des Nations-Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) du projet de reconstruction de la ville irakienne de Mossoul libérée des groupes terroristes. C'est la première fois qu'un Président irakien se rendait au siège de l'Unesco, un «symbole fort de l'engagement de l'organisation en Irak» notamment pour la reconstruction du patrimoine historique de Mossoul, deuxième ville du pays, a-t-on indiqué de source diplomatique à l'Unesco. L'Unesco a rassemblé plus de 100 millions de dollars, notamment auprès des Emirats arabes unis, premier donateur, de l'Union européenne et du Japon, pour son initiative «Faire revivre l'esprit de Mossoul». Ce projet ambitieux sur «cinq à dix ans», le plus important jamais porté par l'organisation, doit désormais passer à la «phase de mise en œuvre», ce qui reste compliqué dans une cité encore encombrée de mines et de ruines, souligne-t-on à l'Unesco. L'organisation entend aussi placer l'éducation et la culture au cœur du projet, «en pleine concertation avec le gouvernement irakien». «C'est seulement en réhabilitant l'héritage culturel commun et en revitalisant la vie culturelle et éducative que les Mossouliotes pourront de nouveau être acteurs du renouveau de leur pays», a déclaré la directrice générale de l'organisation, Audrey Azoulay, dans un communiqué. Les populations locales seront ainsi formées aux métiers de la restauration du patrimoine historique, un élément clé pour le succès du projet, insiste-t-on à l'Unesco. Des Irakiens ont posé en décembre la première pierre pour la reconstruction de l'emblématique mosquée Al-Nouri et de son minaret penché. Après trois ans sous la coupe des groupes terroristes, Mossoul, chef-lieu de la province de Ninive, est revenue sous le contrôle du gouvernement irakien en juillet 2017 au terme d'une très violente bataille, avec l'appui aérien de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis.