Les élections législatives en Moldavie, qui n'ont pas permis de faire émerger une majorité claire, ont été entachées de «fortes indications d'achats de voix et d'abus des ressources de l'Etat», ont estimé hier les observateurs de l'OSCE. Dans un communiqué, la mission d'observateurs salue «une réelle concurrence» et estime que «les droits fondamentaux ont été globalement respectés». «Mais la campagne (...) a été ternie par des allégations de pressions sur les fonctionnaires et de fortes indications d'achats de voix et d'abus des ressources de l'Etat», regrette-t-elle. Le rapport des observateurs souligne également le «contrôle des médias par des acteurs politiques» et la «confusion» apportée par le changement du système électoral, qui alliait pour la première fois proportionnelle et scrutins locaux. Arrivé en tête du scrutin proportionnel avec 31,3% des voix, le Parti socialiste du président prorusse Igor Dodon devrait obtenir 34 sièges sur les 101 du Parlement, selon les résultats préliminaires annoncés hier par la Commission électorale. L'absence de majorité claire fait craindre une nouvelle période d'instabilité politique dans un pays profondément divisé entre partisans d'une orientation pro-européenne et soutiens d'un rapprochement avec Moscou. Seulement troisième avec 23,9%, le Parti démocrate du richissime Vlad Plahotniuc, dominant dans le Parlement sortant, obtient le deuxième groupe, grâce aux votes locaux, avec 31 députés. Arrivée en deuxième position avec 26,4% des voix, l'alliance pro-européenne ACUM doit être représentée par 26 élus.