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Un vendredi pacifique au 1er-Mai
Publié dans Le Soir d'Algérie le 02 - 03 - 2019

Les manifestants n'ont pas attendu la fin de la prière hebdomadaire pour investir la place du 1er-Mai. Les groupes, d'abord peu nombreux, ont été ensuite rejoints par des centaines de personnes scandant des slogans hostiles au cinquième mandat.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Il n'est pas plus de 13h16 lorsque les premiers manifestants font entendre leurs voix au 1er-Mai. Des jeunes de tous les quartiers attendaient depuis un moment de pouvoir répondre à l'appel lancé pour le 1er mars.
Emblème national sur le dos ou en main, ils font face aux brigades anti-émeutes mobilisées depuis la matinée. Les CRS forment un cordon serré. Derrière eux, des camions blindés sont alignés. Les éléments des forces de l'ordre paraissent à ce moment nerveux. Ils procèdent à des tirs de gaz lacrymogènes. Des personnes âgées font passer un mot d'ordre : «Ne pas s'énerver, ne pas provoquer, ni exciter les policiers, l'après-midi sera long, la prière est sur le point de s'achever et nous marcherons.» L'appel à la raison porte ses fruits. Une dizaine de personnes décide d'entamer la prière dans la rue.
D'autres vont à la hâte rejoindre la mosquée. Des femmes portant des casquettes, d'autres en hidjab, des jeunes filles, bouteilles de vinaigre et d'eau à la main, attendent près des portes d'immeubles. A chaque tir de gaz, elles se dissimulent dans les cages d'escalier. La situation évolue cependant très rapidement. La prière vient de s'achever. Des cris se font entendre des ruelles adjacentes.
Par petites groupes, des centaines de personnes rejoignent les premiers manifestants. Ils sont accueillis avec des youyous et des applaudissements. Les premières rangées brandissent des drapeaux, des pancartes où l'on peut lire «Non au cinquième mandat», «Liberté», «Algérie libre et démocratique». Les estimations sont encore très difficiles à ce moment. Il est 14h30, et ils sont déjà plus d'un millier sur place, annoncent, cependant, les connaisseurs des foules. L'ampleur de l'évènement impressionne y compris les manifestants qui s'arrêtent pour filmer ou prendre des photos. Les jeunes défilent aux côtés de personnes âgées. Des familles entières n'hésitent pas à se joindre au mouvement. Un père accompagné de ses deux filles achète de l'eau qu'il distribue à ceux qui en ont besoin.
Des dames brandissent des pancartes sur lesquelles on peut lire «On ne veut plus de harragas». Les automobilistes de passage klaxonnent en signe de solidarité. Des dizaines d'autres véhicules garent là où ils le peuvent pour déverser des manifestants venus de plus loin. Des doubles files se forment. Des voitures sont garées y compris sur les trottoirs. Aucune peur, aucune tension. Les services de sécurité espacent les tirs de gaz lacrymogènes. Ils se contentent d'observer. Il n'y a pas de face-à-face.
Pas de bousculade, aucun affrontement. Les cordons de CRS qui refusent parfois de laisser passer les citoyens cèdent en d'autres endroits. Des discussions détendues ont même lieu avec les manifestants : «L'organisation est une bonne chose, nous ne sommes pas contre», lance un quinquagénaire drapé de l'emblème national.
Evitant toute confrontation avec les CRS qui refusent de céder le passage, de nombreuses personnes préfèrent les contourner et rallonger le chemin pour arriver vers la place principale. «Pacifique, pacifique», scande la foule en route vers le centre-ville où se concentrent des centaines d'autres citoyens. Les forces de l'ordre ne les en empêche pas, la jonction se fait facilement.
Des hélicoptères survolent la zone depuis plusieurs heures déjà. Une scène se détache du lot : un père de famille accompagné de son épouse et de ses enfants s'assoit sur un banc public pris entre une rangée de CRS et des manifestants.
«Ce qui se passe aujourd'hui est historique», explique-t-il à ses filles. Deux hommes qui passent à ce moment comparent l'ampleur de l'évènement à ceux qui se déroulaient au lendemain de l'indépendance. Il est bientôt 15h30. Des déferlantes humaines continuent à affluer vers le 1er-Mai. Ils arrivent de partout.
«El-Harrach», lance un jeune, «Bachdjarrah», renchérit un autre. Un troisième fait savoir qu'il arrive de Bab-Ezzouar. Tous ont parcouru un long chemin à pied pour venir manifester pacifiquement en ce vendredi 1er mars.
A. C.


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