Pour leur seconde marche pacifique, hier, les étudiants d'Oran en provenance de toutes les universités ont répondu à l'appel de manifester en ce jour qui représente le dernier délai de dépôt des candidatures pour la présidentielle. Ainsi, ils ont exprimé pour la énième fois leur refus de voir le président de la République actuel briguer un 5e mandat. Si pour certains départements universitaires tels que IGMO ou encore Belgaïd Oran 2, sortir de l'enceinte de l'université n'a pas été facile, puisqu'ils ont vu les portes fermées et cadenassées les empêchant ainsi d'entamer leur marche. Ce qui ne les a pas empêchés d'exprimer leurs revendications derrière les barrières les séparant de l'extérieur. Vers 11 h, ils ont enfin pu sortir, certainement, nous diront certains d'entre eux, « face à la pression et au nombre des manifestants, car nous sommes unis pour une Algérie meilleure et démocratique ». C'est ainsi que la marche a été enclenchée sous les mêmes slogans hostiles au gouvernement en place, au pouvoir algérien en général et à la candidature du Président Bouteflika en particulier. Ils se dirigeront en masse vers le siège de la Wilaya où les brigades anti-émeutes les attendaient sans pour autant qu'il y ait de tension. Après un sit-in de 20 mn, la foule devenue encore plus dense s'est dirigée vers la place d'Armes en empruntant le front de mer évitant ainsi le centre-ville. Sur le chemin, un fait attire l'attention : pour cette marche, les services de police étaient presque absents et n'encadraient pas les marcheurs, à l'exception de quelques-uns qui suivaient de loin. En chemin au niveau du front de mer, un jeune étudiant a été pris d'un malaise et s'est évanoui laissant tomber le drapeau algérien. Un autre étudiant comme pour reprendre le flambeau le reprend en criant «prenez soin de lui, le Samu arrive, nous on doit continuer !». Le jeune homme a finalement été évacué aux urgences. Les marcheurs, eux, ont poursuivi leur parcours atteignant la place d'Armes qui était déjà noire de monde tous des étudiants prenant possession de ces lieux symboliques. Là encore, plus aucun fourgon de police, même les BRI qui d'habitude sont en faction devant les escaliers de la mairie, où trônent les deux lions, pour empêcher les manifestants de s'y installer étaient absents. Une absence vite comblée par les milliers d'étudiants qui ont fièrement posé devant les deux lions leurs banderoles «libérez l'Algérie» ; «non au 5e mandat», «non à la dictature» ; «étudiants en colère» ; «pour une Algérie meilleure, démocratique». Amel Bentolba