Le «virus» de la désapprobation populaire du 5e mandat présidentiel de Abdelaziz Bouteflika, qui n'épargne aucune frange sociétale, semble même déteindre sur des entités foncièrement engagées dans cette option. M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'est notamment le cas du FCE (Forum des chefs d'entreprises) qui vient d'enregistrer les premières fissures avec le gel du paiement de leurs cotisations annuelles de trois adhérents. Des fissures qui augurent, apprend-on de source proche de cette organisation qui vient de gagner le galon de syndicat, d'une hémorragie dans les tout prochains jours. Des défections qui, en d'autres circonstances plus apaisantes, auraient été cataloguées dans le registre des faits divers et n'auraient pas suscité intérêt. Mais la proximité de l'élection présidentielle et surtout la dynamique populaire sans égale récusant fermement le 5e mandat du président de la République font que ces fissures sont loin de relever d'un simple retrait organique, ceci en sus du «profil» de ces démissionnaires. Autant d'éléments qui confèrent aux défections de Mohamed-Laïd Bénamor qui n'est autre que le vice-président du FCE, celle de Mohamed-Arezki Aberkane, le P-dg de Sogemetal et celle de Hassan Khelifati, patron d'Alliances Assurances, une dimension «politique», conséquemment au mouvement populaire qui refuse l'option de la continuité dans laquelle l'organisation patronale s'est engagée corps et âme. Ces premières lézardes risquent de faire l'effet boule de neige puisqu'on n'exclut pas d'autres défections dans les tout prochains jours, voire les prochaines heures. «D'ici quarante-huit heures, il se pourrait que d'autres membres de l'organisation emboîtent le pas au trio déjà démissionnaire», affirme-t-on de source proche du FCE. Et à la même source d'ajouter que «tout le monde se garde pour le moment de voir comment les choses évoluent pour décider» dans ce qui s'apparente à une véritable opération de «repositionnement au gré de l'évolution des événements», notamment la poursuite ou pas de la contestation populaire de l'option du 5e mandat présidentiel. Une option donc du sérail et un rejet populaire qui ne sont pas sans provoquer une contestation interne au sein de l'organisation patronale. Ce que, d'ailleurs, Hakim Soufi avoue. Le patron de Macir Vie et président du syndicat services au sein de la Confédération syndicale FCE dit «ne pas être un opportuniste ni un suiveur et je ne me dirige pas où va le vent». Et de signifier qu'il ne claquera pas la porte du FCE par «opportunisme» car, ajoute-t-il sur sa page Facebook, «ce forum, pour lequel j'ai beaucoup donné, m'a, après tout, accueilli et permis de faire avancer les choses dans le domaine des assurances et pas seulement. J'insiste sur le fait qu'il existe au sein du forum des gens intègres et patriotes, et je ne peux accepter les généralisations et la stigmatisation systématiques», ajoute le patron de Macir-Vie. M. K.