Les chiffres communiqu�s par les institutions alg�riennes sur le fl�au de la drogue et sa consommation ne refl�tent pas la gravit� de la situation. C�est ce qu�a indiqu� le professeur Most�fa Khiati, pr�sident de la Forem, hier au forum d� El Moudjahid. �Nous ne disposons que de chiffres g�n�raux�, a-t-il dit. Dans l�objectif d��tablir un bilan permettant de mieux identifier ce ph�nom�ne, la Forem a effectu� en 2010 une enqu�te sur le terrain. R�alis�e par des �tudiants, elle a concern� dix wilayas du centre : Alger, B�ja�a, Tizi-Ouzou, M�sila, Chlef, Boumerd�s, Biskra, El-Oued, Ouargla et Bouira. Elle a touch� 11 156 personnes r�parties en trois groupes : �tudiants, travailleurs et ch�meurs. L�enqu�te a d�montr� que 63 % des hommes interrog�s connaissent le cannabis et ses d�riv�s, contre 53 % des filles. Moins connus, les antid�presseurs sont les plus utilis�s chez les filles (47 %) par rapport aux hommes (35 %). Ainsi, 60 % des ch�meurs se droguent de fa�on permanente, contre 17,41 % des �tudiants et 4,5 % des �tudiantes. L�enqu�te a �galement r�v�l� que 70 % de la population interrog�e consomme de la r�sine de cannabis, tandis que 22 % des �tudiants optent pour les antid�presseurs et �quivalents. Ces consommateurs associent souvent la drogue � l�alcool. Ils sont 33 % d��tudiants et 13 % d��tudiantes � avoir d�j� touch� � l�alcool. La consommation de la drogue touche ainsi toutes les couches sociales. Selon l�enqu�te de la Forem, le fl�au concerne aussi bien la rue que l��cole, gar�ons comme filles, les petites villes autant que les grandes villes. Le professeur Most�fa Khiati a soulign� le manque de coordination entre les diff�rents secteurs et les associations pour la lutte contre la drogue, notamment sa consommation. �Seule l�efficacit� des services de s�curit� s�impose sur le terrain. Ailleurs, par contre, elle est totalement absente, notamment dans les volets de sensibilisation et de pr�vention �. Par ailleurs, l�intervenant a appel� � ce que les consommateurs de drogue ne soient pas p�nalis�s par la loi. Il sugg�re de supprimer et de remplacer la peine de prison par une obligation de travail social. �Si la loi s�av�re inadapt�e, il faudra penser � la modifier. Le travail social peut mieux aider le consommateur de drogue � sortir de l�engrenage. Le toxicomane a besoin davantage d�une prise en charge psychologique que d�un s�jour en prison�, explique-t-il.