L'attorney général Geoffrey Cox, chargé de conseiller juridiquement le gouvernement britannique, a annoncé hier que Londres avait fait de nouvelles propositions aux dirigeants européens au cours des discussions «vigoureuses» entamées mardi à Bruxelles. «Nous sommes au cœur du sujet. Nous avons fait des propositions, très raisonnables, et nous en discutons en détails», a déclaré Geoffrey Cox à la télévision Sky News. «Les deux parties ont échangé des opinions solides, vigoureuses, nous sommes maintenant confrontés aux vraies discussions», a-t-il ajouté. A Londres, le porte-parole du gouvernement de Theresa May a qualifié ces discussions de «difficiles», et rappelé que les députés voulaient obtenir des modifications de l'accord qui soient «juridiquement contraignantes». De son côté, la Commission européenne a affirmé hier qu'il n'y avait pas de «solution identifiée» à ce stade pour sortir de l'impasse. Cette nouvelle séance de pourparlers, qui implique également le ministre britannique en charge du Brexit, Steve Barclay, avec des négociateurs européens, se déroule en amont d'une semaine cruciale pour Theresa May. La Première ministre cherche à obtenir de nouvelles garanties sur l'accord de retrait, dans l'espoir qu'il soit adopté d'ici le 12 mars par le Parlement britannique, qui l'avait massivement rejeté en janvier. Le «backstop», ou filet de sécurité en français, est au cœur de ces discussions. Ce dispositif a été imaginé pour éviter le retour d'une frontière entre les deux Irlande afin de préserver les accords de paix de 1998 et aussi, côté européen, l'intégrité du marché unique. N'ayant vocation à s'appliquer qu'en dernier recours, si aucune autre solution n'est trouvée, il maintient le Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE et prévoit un alignement plus poussé sur les normes européennes pour l'Irlande du Nord. Mais les Britanniques redoutent que le «backstop» n'empêche le Royaume-Uni de mener une politique commerciale indépendante et que le pays demeure piégé indéfiniment dans ce dispositif. Le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt a répété mardi que le gouvernement britannique était «prêt à être flexible» sur ce sujet. Il faisait écho au négociateur en chef européen Michel Barnier qui, sans rien céder sur le fond, a indiqué que l'UE était prête à fournir des garanties supplémentaires au Royaume-Uni sur le «backstop» afin de faciliter le vote britannique.