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Ce n'est pas Bouteflika le vrai problème
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 03 - 2019

Le 5e mandat est à l'origine de ce qui se passe. Après 20 ans de pouvoir, il fallait passer la main, ouvrir des perspectives, ce qui aurait évité cette crise. Abdelaziz Bouteflika, qui est hospitalisé depuis le 24 février, alors que le communiqué officiel parlait d'un «court» séjour pour «effectuer des contrôles médicaux périodiques», n'est pas au mieux de sa forme. Selon le journal suisse la Tribune de Genève d'hier, il serait «sous menace vitale permanente». Alors pourquoi cacher la gravité de sa maladie ?
Depuis qu'il est en Suisse, c'est silence radio. Pas de communiqués. Pas de bulletin de santé. Pas d'images comme en avril-juillet 2013 montrant le chef de l'Etat conversant avec le général Gaïd Salah et Abdelmalek Sellal. Pas même de propos de ministres jurant la main sur le cœur comme en 2013-14 qu'il est en possession de toutes ses capacités et que de son lit d'hôpital – c'était ce qu'on nous disait durant ses 80 jours d'hospitalisation en 2013 – il suivait de près la situation. Enfin, nous n'avons pas vu le Président déposer en personne son dossier de candidature comme en 2014, images à l'appui, où il avait échangé quelques mots avec feu Mourad Medelci…
Cette absence d'informations n'a pas manqué d'alimenter toutes sortes de rumeurs, de spéculations mais aussi de susciter de légitimes interrogations. On l'oublie un peu vite, les Algériens ont le droit de savoir car il s'agit du chef de l'Etat, ce qui n'est pas rien et, qui plus est, est candidat pour un 5e mandat ! Et qui ne s'est pas adressé directement à son peuple depuis 2012, bref, qui ne parle pas !
Comment, dès lors, s'étonner que tous ces Algériens qui manifestent depuis le 22 février et, même avant, soient encore sortis exprimer leur colère après que le chef de l'Etat a maintenu sa candidature et adressé une lettre aux Algériens expliquant avoir «entendu le cri du cœur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes». Lettre dans laquelle il pose comme préalable sa réélection pour un 5e mandat même écourté afin d'organiser une conférence nationale inclusive, une réforme constitutionnelle qui sera adoptée par voie référendaire et une élection présidentielle anticipée à laquelle il ne se présentera pas. Ce qui demandera une à deux années ou plus…
Pourquoi, dès lors, passer par une élection présidentielle et ne pas le faire maintenant, pendant qu'il est encore temps. Pour gagner du temps ? Supposons qu'il soit réélu, tiendra-t-il ses engagements ou alors se prévaudra-t-il de la légitimité acquise pour dire ensuite : «les urnes ont tranché, la récréation est terminée» ?
C'est ce que redoutent ces jeunes à qui s'est adressé le chef de l'Etat. Ils sont convaincus que ce n'est pas Bouteflika qui prend ce genre de décisions. Si c'était le cas, ils voudraient l'entendre en personne. Mais il ne leur parlera pas parce qu'il ne peut pas parler. Pour eux, ce n'est donc pas Bouteflika le vrai problème. En atteste la conversation entre A. Sellal, l'ex-directeur de campagne du candidat Bouteflika, et le chef du patronat algérien Ali Haddad, qui a circulé sur les réseaux sociaux. En fait, les Algériens sont déjà dans l'après-5e mandat.
Une chose est remarquable. Les manifestations se sont déroulées pacifiquement du Nord au Sud d'Est en Ouest, de manière civilisée, à la grande surprise de la communauté internationale, occidentale notamment, pour qui, jusque-là, les Algériens sont un peuple «violent».
Ces filles et ces garçons, dignes héritiers de Ben M'hidi, Abane Ramdane, tous deux morts à 37 ans, Ali la Pointe (27 ans), Hassiba Ben Bouali (19 ans) et de tous ces jeunes martyrs qui avaient leur âge durant la guerre de Libération nationale, sont en train de donner une leçon de maturité à tous. Ils ne sont pas dans la culture de l'émeute.
Demain, 8 mars, journée de la Femme, il faudra s'attendre à beaucoup de monde – les femmes seront sans aucun doute très nombreuses – dans les rues des villes du pays, du Nord au Sud et d'Est en Ouest. Ce sera un 8 Mars différent, peut-être inédit.
H. Z.


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