Le vent de la rébellion qui s'est levé en début de semaine dernière au FCE, avec les retraits et le «gel de cotisations» du vice-président Laïd Benamor et des deux patrons adhérents que sont Hassan Khelifati et Mohamed-Amokrane Aberkane, est en train de donner lieu à des «échanges» qui augurent plus de remous au sein de l'organisation patronale. Au FCE, ça ne parle plus d'une seule voix, ça part même dans tous les sens depuis que le vice-président de l'organisation patronale, Laïd Benamor, et d'autres membres adhérents se sont publiquement prononcés pour ne plus cautionner la position pro-Bouteflika du syndicat des patrons. Une position remise en cause par une déclaration sans ambages signée par des patrons se présentant du «FCE originel» et dont font partie Omar Ramdane, le président d'honneur du Forum, et Reda Hamiani, le prédécesseur de Haddad à la tête du FCE, qui a eu à s'expliquer à travers un entretien accordé à TSA sur «le repositionnement du FCE sur la question du 5e mandat». Une question que beaucoup de membres parmi les patrons veulent discuter, a-t-il confié et proposer, ainsi, la tenue d'une assemblée générale extraordinaire qu'il présente comme étant «le cadre opportun pour écouter le maximum de membres» tout en prônant un changement à la tête de l'organisation des patrons qui «ne doit pas rester en dehors du peuple qui s'est exprimé pacifiquement» avant d'asséner un jugement qui dit tout des reproches faits à Ali Haddad. En effet, à une question sur le moment choisi pour crier au changement de position du FCE sur la question du 5e mandat, Hamiani a rétorqué : «Le FCE est parcouru par différents courants, et le courant majoritaire a suivi l'actuel Président. Maintenant, des membres veulent suivre le mouvement populaire, et donner leur avis. En ce qui me concerne, j'ai toujours contesté la très grande proximité avec le pouvoir politique de notre président actuel (Ali Haddad). Le rapprochement avec le pouvoir politique a desservi le FCE et j'ai toujours milité pour la neutralité politique du Forum. Le FCE devait et doit garder une certaine distance avec le pouvoir et prendre position par rapport aux politiques économiques du gouvernement.» Des propos, entre autres, qui ne pouvaient pas passer aussi facilement sans que cela suscite une réaction, du moins intra-muros, chez les dirigeants du FCE. C'est ainsi qu'est tombée, un peu plus tard dans la même journée de jeudi, la réplique d'Ali Haddad qui s'est adressé exclusivement aux adhérents du FCE. Réplique écrite, dont TSA a reçu une copie, dans laquelle Haddad s'est empressé de rappeler que la décision du soutien au 5e mandat «a été approuvée par l'assemblée générale élective tenue en date du 15 décembre 2018, et adoptée à la majorité à l'issue d'une réunion du conseil exécutif». Une implication que Haddad justifie par le fait que le FCE a le devoir de se prononcer sur se qu'il appelle «les questions nationales décisives au sein de ses instances élues en toute démocratie» et que cela n'interdit pas à ses membres d'exercer à titre personnel une activité politique. Des échanges qui, de toute évidence, ne s'arrêteront pas avec la réponse d'Ali Haddad aux premières montées au créneau des membres adhérents au FCE, interpellés par la proportion prise par le mouvement anti-5e mandat à travers tout le pays et la position portée, il est vrai plus que certains membres du gouvernement et d'autres entités, par Ali Haddad en sa qualité de président du FCE. Azedine Maktour