Ils étaient, hier, des milliers de citoyens avec, pour la première fois, une participation notable et remarquée des femmes qui sont venues exprimer leur ras-le-bol de ce système et participer à la marche imposante contre le 5e mandat du président-candidat et le système en place. La marche, qui s'est ébranlée de la placette en face de la mosquée El-Feth, sise au centre-ville, en empruntant l'artère principale de la ville d'El Tarf, a connu la participation, cette fois-ci, de milliers de personnes de tous les âges et conditions sociales. Les citoyens, scindés en plusieurs processions hétéroclites, se sont dirigés dans un premier temps vers le centre d'El Tarf au niveau du carrefour situé à l'entrée est de la commune, puis ils ont rallié le siège de la Wilaya où ils ont observé une halte de 30 minutes. Il y avait une présence policière massive devant certaines administrations publiques. On pouvait voir même les enfants des oligarques et des nouveaux riches qui se sont incrustés à cette marche afin de se démarquer de ce système et pour dire qu'ils ne cautionnent plus le 5e mandat. Les citoyens ont scandé des slogans hostiles au système en place et au président Bouteflika. On pouvait entendre «Pouvoir assassin, Algérie libre et démocratique, non au pouvoir des harkis, système dégage, Ouyahia assassin, nous ne voulons ni Saïd ni Bouteflika, etc.» Cette marche, de l'avis de certains observateurs, marque une rupture manifeste entre le pouvoir et les citoyens et le début d'une nouvelle ère pour le pays où rien ne sera plus comme avant. Daoud Allam