Au deuxième jour de la grève de 5 jours lancée depuis ce dimanche à travers les réseaux sociaux et appuyée par plusieurs syndicats autonomes, une grève qui a eu un écho des plus favorables au sein de tous les secteurs d'activité et même de l'administration et des établissements scolaires et universitaires, jusqu'au secteur de la justice, des finances etc. Ce lundi, alors que la grève est toujours de mise, avec en sus, l'adhésion de nouveaux secteurs et de nouveaux employés et fonctionnaires qui étaient réticents durant le premier jour, ce fut au tour des fonctionnaires de la Direction de distribution de Bouira qui étaient en grève dès le premier jour, ainsi que les avocats et les greffiers de Bouira, de battre le pavé avec banderoles et pancartes, en sillonnant les rues de la ville pour faire entendre leur voix ou plutôt pour joindre leur voix à celle du peuple et dire ensemble, comme ils l'ont scandé pendant toute la durée de leurs marches, «Non au 5e mandat», «Système dégage». Ainsi, il était environ 10 heures, lorsque des dizaines de fonctionnaires, hommes et femmes de la DD de Bouira ont entamé leur marche en empruntant le principal boulevard Krim-Belkacem qui mène vers le siège de la wilaya, pour crier à la face du monde leur refus du 5e mandat, leur refus de ce système actuel, mais également, dire à Sidi Saïd ainsi que le représentant UGTA au niveau de la Sonelgaz à l'échelle nationale, Telli Achour : dégagez, avec une grande pancarte «Sidi Saïd, Telli Achour, dégagez !», «Djoumhouria, machi mamlaka»( République, pas une monarchie), «Contre le pouvoir des sectes», «Lutte jusqu'à la chute du régime», etc., alors que des slogans comme «Libérez l'Algérie, libérez Sonelgaz», et «Nidhal, Nidhal, Hatta yasqout ennidham» (militantisme, militantisme, jusqu'à la chute du régime», et bien entendu, l'inévitable «Pouvoir assassin», sont scandés tout au long de ce parcours qui s'est poursuivi après une halte devant le siège de la wilaya, du côté de la cité Ouest pour aboutir à travers la rue Boussandala, au siège de la DD. Pour leur part, les avocats et après leur marche de lundi dernier et celle des avocates le vendredi, hier ce fut au tour des greffiers à se joindre à eux, pour une marche imposante qui les a menés depuis le parking de la cour de Bouira jusqu'au siège de la wilaya. Tout au long de ce parcours, des slogans antipouvoir et rappelant le positionnement des avocats, aux côtés du peuple, ont été scandés : le tout avec des cris de «Non au 5e mandat», et autres « Djazaïr Horra dimocratia » et autres «Klitou leblad, ya sarraqin» «Vous avez dilapidé les richesses de ce pays, ô voleurs», ainsi que des chants patriotiques. Arrivés devant le siège de la wilaya, un communiqué a été lu par un représentant des avocats qui a rappelé la nécessité du respect de la Constitution par les tenants du pouvoir, avant de rappeler également l'article 7 de cette dernière qui stipule que le peuple est la source de tout pouvoir, et la souveraineté nationale est la propriété du peuple , malheureusement, est-il rappelé dans le communiqué «le pouvoir actuel a spolié le peuple et a ignoré son cri de ces dernières semaines». Et sur la base de l'article 48 de la Constitution, poursuit toujours le communiqué, «les avocats déclarent leur soutien total aux revendications légitimes du peuple notamment le refus d'un 5e mandat et la demande d'un changement radical du système », sous les applaudissements des centaines d'avocats et de greffiers. Les deux marches se sont déroulées séparément mais dans le calme total. Aucun incident n'a été signalé. Signalons que si la grève des commerçants a été scrupuleusement observée, il n'en demeure pas moins que beaucoup de citoyens ont exprimé le souhait de voir ces commerçants ouvrir au moins deux heures dans la soirée comme cela se fait dans certaines wilayas du pays, afin que le citoyen ne se sente pas sanctionné par son propre frère. Y. Y.