Le front El Moustakbel dit non à l'annulation de l'élection présidentielle. Son président s'oppose également à la période de transition. Maintenant sa candidature, Abdelaziz Bélaïd dit être en attente de la réponse du Conseil constitutionnel. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le Front El Moustakbel dit non à la politique du fait accompli. Son président se positionne contre l'annulation de l'élection présidentielle et appelle au respect du calendrier électoral. Les décisions annoncées par le président de la République sont, dit-il, en totale violation de la Constitution. La prolongation du mandat de l'actuel Président est, dit-il, en contradiction avec la loi fondamentale. L'ensemble du contenu de la lettre lue lundi en son nom est anticonstitutionnelle, estime Bélaïd pour qui l'arrêt du processus électoral est une grave violation du texte fondamental et un aveu de l'absence d'institutions, donnant l'impression d'être dans «une jungle» et «pris en otage par une seule personne». Commentant les propositions faites la veille, Bélaïd dit qu'il est difficile d'y croire et de faire confiance car, dit-il, il est impossible de réparer vingt ans de règne en quelques mois seulement. Animant une conférence de presse au niveau du siège national de son parti, le président du Front El Moustakbel rejette en bloc toutes les décisions annoncées la veille par le président de la République. La politique du fait accompli, dit-il, est porteuse de dangers car elle découle d'une logique «dangereuse» . Abdelaziz Bélaïd ne réclame ni plus ni moins que le maintien de l'élection présidentielle pour être en total accord avec la Constitution car rien ne peut justifier un tel report. D'ailleurs, le numéro un de ce même parti dit maintenir sa candidature et dit être en attente de la décision du Conseil constitutionnel. La période de transition proposée n'est pas non plus du goût du Front El Moustakbel qui dit craindre que cette dernière ne s'éternise en devenant interminable et en entraînant le pays dans une spirale sans fin. Seule référence pour Bélaïd, la Constitution car, dit-il, son parti croit en la souveraineté des textes. Il dit y rester attaché car elle représente l'unique solution pour que les délais soient respectés et que l'Etat de droit ne soit pas qu'un simple slogan creux. Dans ce contexte, conclut-il, chaque partie doit prendre ses responsabilités dans une situation qu'il qualifie de non-droit. Son parti, dit-il, se considère comme victime de ces décisions car la collecte des signatures en faveur du candidat du parti n'a pas été de tout repos et a mobilisé de véritables militants qui se sont investis pour porter sa candidature et présenter un dossier infaillible auprès du Conseil constitutionnel. N. I.