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LA COUPE DU MONDE DE MOHAMED BENCHICOU
Ah, bouya, bouya� Viva l�Alg�rie�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 06 - 2010

Comme toujours, nous br�lerons nos r�ves et nos h�ros car dans nos r�ves les h�ros ne perdent jamais et avec nos h�ros, nos r�ves ne s�arr�tent jamais. Oui, nous aurions tant aim� continuer � braver les nations qui dominent le monde et tourner � nos propres vuln�rabilit�s. Mais non, c�est comme �a chez les pauvres�
�One, two, three, viva l�Alg�rie !�
Ah, bouya, bouya�Viva l�Alg�rie�
C�est comme �a, chez les pauvres : on fait du bruit pour se persuader qu�on a gagn� Mais on ne gagne jamais rien.
Non, on ne gagne jamais rien� Jamais rien� Mais on chante et on danse quand m�me.
�One, two, three, viva l�Alg�rie !�
Alors levons un verre � vous tous, jeunes gens qui avez fait cohue tous ces soirs, jeunes gens qui avez tant tourn�, tourn�, tourn� dans vos voitures endiabl�es, �One, two, three, viva l�Alg�rie !�, qui avez tant tourn�, tourn� sans savoir o� aller, tourn�, tourn�, et comment savoir o� aller quand on ne sait pas d�o� l�on vient, et qui tournez toujours tournez, �One, two, three, viva l�Alg�rie !�, tournez, tournez, comme tourne la nuit dans la cit�, ce joint in�puisable ou ce verre de mauvais vin qui vous fait hurler, rire et pleurer, couteau � la main, qui vous fait hurler, chanter et s��pancher, oui, tournez, tournez, �One, two, three, viva l�Alg�rie !�, tournez, tournez comme tourne le joint et comme se met � tournoyer autour de vous le monde ingrat qui est le v�tre et le monde rose qui tarde � �tre le v�tre, tournoyer�, �One, two, three, viva l�Alg�rie !� Ah, bouya, bouya�Viva l�Alg�rie� tournoyer, au rythme de la ronde des paum�s, celle du joint et du verre de vin qui pirouettent entre vos l�vres�, tournoyer, tournoyer, comme je vous vois tournoyer dans les cages d�escalier, jusqu�� se sentir bien, jusqu�� ce que cette voix sourde vint mettre fin � la volupt� :
�But de Donovan !�
Tu ne seras pas champion, mon fils !
Il n�y aura pas de d�fil�, cache le drapeau et viens fumer un joint, un r�ve est mort, �One, two, three, viva l�Alg�rie� Ah, bouya, bouya�Viva l�Alg�rie� personne ne raconte rien � nos enfants �gar�s, ceux-l� qui n�ont jamais su de quels p�ch�s ils �taient coupables et qui �puiseront leurs existences � vouloir rejoindre les r�cifs d�en face, � p�rir en mer, solennels et imposants, dans une noble na�vet�, � l��ge encore vert o� l�on croit ne conna�tre aucune raison de vivre et tous les pr�textes pour mourir, chair innocente de nos guerres douteuses, venus au monde apr�s ce qui sera appel� plus tard, l�ind�pendance, �One, two, three, viva l�Alg�rie !�� � la fin d�une guerre magnifi�e qui eut lieu dans l�exub�rance et la duplicit�, dans l�enthousiasme et les fourberies, l�ind�pendance, mon fils, o� nous n�avons pas cess� d�esp�rer pour nos enfants ce que nos p�res avaient esp�r� pour nous, ce que le temps nous refusait alors, ce qu�il nous refuse toujours, aujourd�hui qu�il n�y a plus personne pour pousser le dernier cri, le cri exauc�, �Tahia El-Djaza�r !�, plus personne, seulement �One, two, three, viva l�Alg�rie !� Ah, bouya, bouya�Viva l�Alg�rie� tu ne seras pas champion, mon fils, il n�y aura pas de d�fil�, cache le drapeau et viens fumer un joint, le cort�ge est annul�, tu ne seras pas champion, mon fils, pas avant que tu ne saches que les hommes ont le degr� de libert� que leur audace conquiert sur la peur, la peur ou l�oubli, ou l�ignorance� Ou le m�pris de soi. Mais sache avant de t�en aller que jusqu�� ce match du Loftus Versfeld Stadium de Pretoria, o� Mbolhi tint t�te � la plus grande nation du monde, jusqu�� ce match, nous n�avions pas de visage, pour la patrie de Donovan� D�s qu�ils entendaient le mot �Algeria�, ils faisaient leurs yeux de merlan frit, �Algeria ? Vous voulez dire Nigeria ? (prononcer Na�geria)�. Eh oui, sache avant de t�en aller que jusqu�� ce match du Loftus Versfeld Stadium de Pretoria, o� Djebbour tira sur la barre transversale, nous �tions une rade inconnue pour les gens d�Am�rique, � tout le moins une contr�e mi-sauvage mi-exotique situ�e entre jungle et d�sert, �sorry, j�ai oubli� le nom du d�sert��, une esp�ce de territoire farouche o� l�on ne va jamais en vacances et r�put� pour cette sale habitude qu�y ont les autochtones de vouloir s�entretuer ; bref, une province lointaine perdue entre la mer et le d�sert, �sorry, j�ai oubli� le nom de la mer��, peupl�e d��tres insociables, �noirs, n�est-il pas ?�, une patrie �trange dont ne parle jamais CNN ou CBS News, sauf pour la classer, sans surprise, dans un panier l�preux, avec le Mali, la Somalie, le Y�men, la Mauritanie, l�Iran, le Soudan, la Syrie, l�Afghanistan, le Pakistan, une liste des 14 Etats d�voy�s, accus�s par Washington de �soutenir le terrorisme� et dont les ressortissants, rel�gu�s au rang de pestif�r�s, seront soumis � des contr�les d�gradants. �D�shabillez-vous !�
Ah, bouya, bouya�Viva l�Alg�rie� Oui, une rade inconnue pour les gens d�Am�rique, � tout le moins une contr�e mi-sauvage mi-exotique situ�e entre jungle, mer et d�sert, �sorry, j�ai oubli� le nom de la mer�� Les plus �rudits savaient que ce fut de cette mer, pourtant, la mer M�diterran�e, sur ces rades inconnues, les c�tes de Staou�li et d�Oran, que les Am�ricains d�barqu�rent en Alg�rie, en novembre 1942, pour pr�ter main-forte aux Alli�s en guerre contre Hitler. Alger s��tait alors laiss�e conqu�rir par le g�n�ral am�ricain Ryder qui for�a les troupes vichystes � signer l'armistice. Soixante-dix ans avant ce match du Loftus Versfeld Stadium de Pretoria o� Djebbour faillit emp�cher l�Am�rique d�aller en 1/8es de finale. Il r�sonne, aujourd�hui encore, dans Oran les d�tonations assourdissantes d�une bataille navale inattendue entre les troupes am�ricaines du g�n�ral Fredendall et les sous-marins de Vichy. Mais qui a gard� le souvenir de tout �a ? Un g�n�ral regagnant la plage des Andalouses � la nage. C��tait Theodore Roosevelt ! Roosevelt � Oran, en route pour la gloire et le d�barquement en Normandie. Il pestait contre sa jeep qui avait coul� � la suite d'une mauvaise appr�ciation de la profondeur de l�eau par les barges de d�barquement. C��tait soixante-dix ans avant ce match du Loftus Versfeld Stadium de Pretoria. L��poque, pas si lointaine, o� mourir pour Oran, une nuit de novembre1942, c��tait mourir pour le monde. Oran aussi violente dans l�amour que dans la haine, Oran qui sanglotait, trois nuits, trois jours, cit� rouge de honte et de ce sang qui d�goulinait de Santa-Cruz et des fortins d�Arzew ; Oran, rigoles pourpres des Andalouses, des cadavres souriants du Murdjadjo et des larmes de Saint-Cloud, les canons et le dernier r�le, le cri de Sidi Lahouari, Oran de ce novembre 1942, entre Vichy et le galal, trois jours, trois nuits, trois mille morts, Oran quand il n�y avait plus assez de balles dans nos fusils, plus assez de pain sur la table, Oran quand il n�y avait plus assez de fables dans nos t�tes, Oran du temps o� nous �tions jeunes et beaux � Mais non, ils n�ont rien gard� de tout cela, les Am�ricains, et il a fallu attendre soixante-dix ans, un match au Loftus Versfeld Stadium de Pretoria, sous les yeux de Bill Clinton, sur la route qui m�ne � Soweto et aux ghettos de l�honneur, quand Steve Biko jurait qu�il n�y aura plus d�enfant qui regretterait d��tre n� noir, sur la route qui m�ne � Soweto, un match o� nous sommes mont�s � l�assaut d�une nation qui domine le monde, il a fallu attendre soixante-dix ans pour qu�on soit, aux yeux des Am�ricains, autre chose qu�une rade inconnue, � tout le moins une contr�e mi-sauvage mi-exotique situ�e entre jungle et d�sert, �Algeria ? Vous voulez dire Nigeria ? (prononcer Na�geria)�. Non, Na�geria a jou� et perdu contre la Cor�e du Sud. Algeria c�est plus au nord, c�est p�trole et corruption aussi, mais c�est plus au nord� Mais tout cela, c��tait avant ce match du Loftus Versfeld Stadium de Pretoria. Quand nous �tions encore une rade inconnue pour les gens d�Am�rique. Loftus Versfeld Stadium de Pretoria, face � la nation qui domine le monde, sur la route qui m�ne � Soweto et aux ghettos de l�honneur, quand Steve Biko disait que �l�arme la plus puissante entre les mains de l�oppresseur est l�esprit de l�opprim�, nous avons oubli� Steve Biko, nous avons oubli� Ben M�hidi, nous avons oubli� Qassamen, �Par les foudres qui an�antissent, par les flots de sang pur et sans tache, par les drapeaux flottants qui flottent sur les hauts djebels orgueilleux et fiers��, nous avons oubli� Qassamen, mais eux, ont-ils oubli� The Star-Spangled Banner ?
Loftus Versfeld Stadium de Pretoria, sur la route qui m�ne � Soweto et aux ghettos de l�honneur, sur la route tach�e du sang des r�ves anciens, deux hymnes � la vie, celui que nous avons oubli�, Qassamen, puisqu�il ne nous reste plus que le football. �Nous jurons nous �tre r�volt�s pour vivre ou pour mourir, et nous avons jur� de mourir pour que vive l�Alg�rie ! T�moignez ! T�moignez ! T�moignez !�
Loftus Versfeld Stadium de Pretoria�Tu ne seras pas champion, mon fils, pas avant que tu ne saches que les hommes ont le degr� de libert� que leur audace conquiert sur la peur, la peur ou l�oubli, ou l�ignorance�
T�moignez ! T�moignez ! T�moignez !�


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