Les blouses blanches sont sorties hier dans la rue pour dire non au prolongement du quatrième mandat. Ils étaient des milliers à marcher du CHU Mustapha-Pacha jusqu'à la Grande-Poste d'Alger en scandant «système dégage». Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La corporation médicale a voulu joindre sa voix à celle du peuple pour dire non au prolongement du quatrième mandat présidentiel. Médecins résidents, praticiens généralistes, médecins spécialistes, professeurs chefs de service, paramédicaux, psychologues, médecins libéraux, … Hier, ils étaient des milliers à marcher à Alger avec leurs blouses blanches. Le premier groupe de médecins a commencé à se regrouper à partir de 9 heures devant la placette faisant face au CHU Mustapha. Aux environs de 10 heures, la circulation est déjà très perturbée au 1 er-Mai vu le nombre de manifestants qui affluent. Le docteur Merabet, président du SNPSP, est déjà sur place. Les membres du bureau du syndicat tentent de chapeauter la foule. A ce moment-là, un groupe de médecins résidents arrive et met de l'ambiance en chantant et scandant des slogans hostiles au pouvoir. La placette de l'hôpital Mustapha est bondée de manifestants. Les blouses blanches décident alors de marcher jusqu'à la Grande-Poste en empruntant la rue Hassiba. «Système dégage», « Djoumhouria machi mamlaka, c'est une république et non une monarchie », « Non au prolongement du 4e mandat », « Pouvoir à la poubelle », « FLN dégage », « Trouhou gaâ, vous allez tous partir »…, autant de slogans scandés par la population lors des marches des vendredis, et repris hier par la corporation médicale. Vers 11 heures, les médecins arrivent à la place de la Grande-Poste où une foule d'étudiants est déjà sur place. Ils prennent place devant la placette et commencent à entonner des chants patriotiques et à scander « Système dégage », ou alors « Honte à vous, nous n'avons pas un hôpital». Le docteur Bekkat, président de l'Ordre des médecins qui a appelé avec les autres syndicats du secteur à cette marche, a indiqué que « les professionnels de la santé font partie du peuple et sont là pour soutenir le mouvement populaire pacifique qui demande depuis plusieurs semaines le changement du système et des personnes pour aller vers une deuxième république », et de souligner que l'Ordre des médecins a reçu une invitation à participer aux consultations lancées par Bedoui qu'il a déclinée. Les médecins ont fini par se disperser aux environs de 12 heures pour rejoindre leurs postes. D'ailleurs, les activités hospitalières n'ont pas été perturbées. « Nous avons donné consigne à ce que les activités ne soient pas perturbées», a déclaré docteur Merabet. S. A.