La semaine a été pénible même si elle a été à des endroits et des moments bien drôle. A ce titre, il a beaucoup été question de Bouchareb, le chef du FLN qui n'est pas tout à fait le chef mais l'est tout de même un peu. Le bonhomme a laissé tout le monde ébahi. En déclarant que son parti rejoint la contestation populaire, il a eu le mérite de faire rire, même si c'est en désespérance de cause. Il paraît que c'est ce qu'il faut faire quand il n'y a plus rien… à faire. Bien évidemment, il y en a qui ont préféré sortir les… cadenas. Déjà le tragicomique ! La semaine a été pénible. Toujours dans le chapitre « la révolution recrute », nous avons aussi vu des ralliements dans le monde du sport. Du foot plus précisément et pas n'importe qui, puisqu'il s'agit du sélectionneur national, Djamel Belmadi, et le président de la fédération. Il n'y a aucune surprise pour le premier. On est même tenté de dire que ça lui ressemble en raison de son caractère fougueux et révolté et surtout du fait qu'il ne traîne aucune casserole. Ce n'est manifestement pas le cas pour M. Zetchi qui, en plus de surprendre, a largement fait délier les langues autour de lui. Il aurait agi ainsi pour se laver de son bilan calamiteux à la tête de l'instance dirigeante du football national et de quelques autres «trucs» encore, dont la manière avec laquelle il a été « élu » et le choix des membres du bureau. La semaine a été pénible et à des endroits drôles. Pénible pour les Français qui se sont inquiétés de la montée de la violence dans le sillage de la contestation des gilets jaunes. Des endroits emblématiques de Paris comme l'Arc de Triomphe ou le Fouquet's ont été ainsi vandalisés et des policiers blessés. Drôle pour les Algériens qui s'en sont donnés à cœur-joie. Pour une fois qu'ils sont du bon côté de la barrière, que le monde les regarde avec respect et admiration, ils ne vont pas bouder le bonheur d'en parler. Et ils savent le faire, en plus. La semaine a été pénible même si la vie continue. Le pays est certes en ébullition mais les Algériens ne sont pas plus inquiets que d'habitude. On a même parfois l'impression que le pays retrouve le sourire et respire mieux depuis que le peuple a décidé de prendre son destin en main. Ceci dit, il y a quand même des gens… inquiets. Tellement inquiets que leur ruée vers les cambistes de Port-Saïd ou d'ailleurs a encore fait flamber les cours. Pas de problème. Le plus fort, c'est le dinar, puisque c'est lui qui achète, n'est-ce pas ? La semaine devient moins pénible dès qu'on pense au vendredi. La perspective d'une journée bénite où les Algériens se retrouvent dans le geste, la parole, le regard et le rêve rassure toujours et suscite même de l'impatience chez certains qui s'agitent comme des enfants à l'approche de la fête. Il paraît que les demandes de visas auraient baissé et qu'il n'y a même plus de harragas en attente sur les côtes. Depuis un mois, ils attendent plutôt le… vendredi ! S. L.