Pour le sixième vendredi consécutif, des milliers de Sétifiens, hommes et femmes de tous âges, sont encore descendus dans la rue, hier, pour exiger le départ immédiat du système actuel et refuser l'application de l'article 102 de la Constitution qui va permettre, selon les manifestants, la pérennisation du pouvoir actuel sous une autre manière. Sétif, à l'instar de toutes les villes du pays, a vibré, hier vendredi, au rythme d'une nouvelle journée de mobilisation populaire contre le système politique qui intervient au lendemain de l'offre du vice-ministre de la Défense nationale, le général du corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah pour une sortie de crise en proposant l'application de l'article 102 de la Constitution. Une offre rejetée par la quasi-totalité des Sétifiens qui étaient présents par milliers sur le grand boulevard de l'ALN près du siège de la Wilaya. Durant les manifestations d'hier, de nombreux nouveaux slogans ont fait leur apparition comme le refus pur et simple de l'application de l'article 102 de la Constitution ou encore le refus de voir Abdelkader Bensalah ou Tayeb Belaïz prendre les destinés du pays en cas de vacance de la présidence de la République. Les Sétifiens n'ont cessé de scander des slogans hostiles au pouvoir comme « Pouvoir assassin » ou « Pouvoir pilleur des richesses du pays ». Mais le mot d'ordre des manifestants qui n'a cessé de revenir en boucle est « Système dégage ». Une revendication devenue indispensable pour non seulement les Sétifiens mais pour tous les Algériens en général. L'humour à l'algérienne était également présent hier à Sétif avec des banderoles et pancartes toutes aussi drôles que significatives comme celle qui décrie l'article 102 de la Constitution. « Le numéro 102 que vous avez appelé n'est plus en service, veuillez contacter le service du peuple, source de tout pouvoir .» Jamais la Constitution algérienne n'a été aussi lue et étudiée comme aujourd'hui par nos concitoyens, qui se sont transformés par la force des choses en amateurs du droit constitutionnel et qui exigent maintenant l'application de plusieurs autres articles qui font référence à la force du peuple et à sa souveraineté. A cet effet, sur plusieurs pancartes brandies hier on pouvait lire les principaux articles de la Constitution algérienne et notamment son article 7 qui stipule : « Le peuple est source de tout pouvoir. La souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple .» Comme à l'accoutumée, les manifestants se sont dispersés dans le calme et la bonne humeur en espérant que les jours à venir leur apporteront de très bonnes nouvelles quant à la concrétisation de leurs revendications des plus légitimes. Imed Sellami