Au FFS qui préconise sa propre feuille de route à même de dépasser la grave crise politique en cours dans le pays, on estime qu'«il n'y a plus de négociation avec les tenants du pouvoir» dont la rue réclame le départ depuis le 22 février dernier. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le coordinateur de l'instance présidentielle du doyen des partis de l'opposition est convaincu qu'il «n'est plus question de négocier avec les tenants du pouvoir qui ont failli et trahi» à plusieurs reprises. Et à Ali Laskri, qui présentait, hier dimanche, la feuille de route du FFS à même, selon lui, de dépasser la grave crise politique que traverse la pays, de se fier dans sa certitude sur «le peuple qui a repris sa dignité et qui ne se laissera pas faire cette fois-ci». Un peuple qui a fait preuve de «beaucoup de sagesse», poursuivra Laskri pour qui «il y a des solutions qui peuvent dépasser l'article 102 de la Constitution contrairement à ce que l'on fait croire. Une disposition constitutionnelle sur laquelle est encore revenu, la veille, le chef d'état-major et vice-ministre de la Défense nationale, la présentant comme l'unique solution à la crise que vit le pays. Le coordinateur de l'instance présidentielle du FFS affirme que derrière cet entêtement à «zoomer» sur cet article de la première loi du pays de la part du général-major Ahmed Gaïd Salah se «dissimule maladroitement le souci des divers segments du système à se donner du temps pour se consolider et se renforcer». «Il ne faut pas que le scénario de 1992 se reproduise», soutient Laskri qui s'est interrogé «à quel titre» Gaïd Salah s'exprimait. Pour l'avènement de la 2e République Et de dérouler la feuille de route du parti devant déboucher sur l'avènement de la deuxième République à laquelle il n'a cessé d'appeler. Une démarche qui commence par l'organisation d'une conférence nationale souveraine avec au préalable, le «départ» du système et de ses représentants qui constitue une condition sine qua non pour créer un climat de confiance dans la société en vue de l'amorce d'un processus politique pour une transition démocratique et l'ouverture d'un véritable dialogue mais également l'arrêt immédiat des harcèlements judiciaires et des menaces contre les militants des partis politiques, du mouvement associatif, des syndicalistes, des militants des droits de l'Homme, des journalistes et autres, la libération de tous les détenus d'opinion et l'arrêt immédiat du bradage des richesses nationales. Cette conférence verra la participation de tous les acteurs politiques et sociaux autonomes, les syndicats autonomes, les personnalités indépendantes, les universitaires et les représentants du mouvement citoyen dans toutes ses composantes qui doivent s'engager «publiquement et sans ambiguïté autour d'un pacte politique comprenant la concrétisation des idéaux de Novembre et des résolutions du Congrès de la Soummam, qui définissent la construction démocratique de la Nation algérienne, l'instauration de la paix, de la démocratie, de la justice sociale et l'Etat de droit, l'autodétermination individuelle et collective des Algériennes et des Algériens, le respect des droits de l'Homme tels qu'ils sont énoncés par la Déclaration universelle et les conventions internationales, la non-utilisation de la religion à des fins politiques, le rejet de la violence comme moyen d'expression ou comme moyen de gestion, de règlement des conflits et d'accession au pouvoir, le droit d'association et de constitution de partis politiques, la séparation des pouvoirs, l'organisation d'élections libres, honnêtes et le respect de la volonté populaire. Cette conférence nationale souveraine aura également à mettre sur pied les institutions de transition. Dont la convention nationale de suivi et de contrôle de la transition, l'instance de suppléance chargée de représenter l'Etat, de légiférer par ordonnance sur les questions d'intérêt national, d'orienter et de surveiller le gouvernement de transition avec approbation de la CNSCT qui devra en quelque sorte suppléer le Parlement dont les deux Chambres (APN et Sénat), parce que constituant les «deux béquilles du système, seront dissoutes au terme de la mandature présidentielle actuelle». Et ces institutions de transition auront pour mission essentielle de réunir les conditions nécessaires à la tenue d'une double consultation électorale portant élection d'abord d'une Assemblée nationale constituante suivie de celle d'un nouveau président de la République. Pour Laskri, l'Assemblée constituante élue avant la fin de l'année 2019 est une «condition sine qua non pour restituer au peuple algérien son droit à l'autodétermination», estimant que l'institution militaire détentrice du pouvoir réel dans notre pays est plus que jamais interpellée à assumer son rôle et ses missions, à savoir l'unité du peuple, la sécurité nationale et l'intégrité territoriale ; elle ne peut être que la garante du respect de ce processus de transition. Dans cette optique, le coordinateur de l'instance présidentielle du FFS fait part de l'entame de contacts dès ce lundi avec l'ensemble des acteurs politiques, syndicaux, associatifs autonomes avec l'optique d'arriver à rapprocher les points de vue des uns et des autres pour une alternative partagée par le plus grand nombre. Les frondeurs avertis Evoquant la situation interne au parti avec notamment une fronde le visant, lui et son équipe, Laskri la met sur le compte de ceux qui veulent «neutraliser le FFS et le priver d'être la locomotive en ces moments historiques que traverse le pays». Ceci avant de brandir les statuts et le règlement intérieur du parti dont il dit ne jamais sortir. Des textes qu'il compte appliquer rigoureusement avec des «mesures qui seront prises à l'encontre des cadres et militants qui s'opposent au retour du FFS à sa ligne originelle». M. K.