Elle doit s'associer à l'ensemble des étapes du processus et être garante du respect des engagements pris. Comme prévu, le FFS a rendu publique sa proposition de sortie de crise censée, selon son secrétaire national M.Mammeri, servir à «l'avènement de la deuxième République». Cette proposition n'est, globalement, qu'une copie conforme du mémorandum précédemment préconisé. En dépit de son antimilitarisme, la formation de Aït Ahmed n'a pas exclu l'armée de ce processus de «reconstruction de l'Etat». «L'institution militaire, détentrice du pouvoir réel dans notre pays, est plus que jamais interpellée. Elle doit s'associer à l'ensemble des étapes du processus et être garante du respect des engagements pris. Son retrait du champ politique doit être graduel et effectif», lit-on dans le document du parti. Le FFS conditionne la mise en oeuvre de sa «solution», à la prise en compte de certains préalables qui s'apparentent à des «mesures d'urgence» dans l'objectif de «créer les conditions d'une vie publique lisible». Ces mesures concernent la levée de l'état d'urgence, l'ouverture des champs politiques et d'opinion, pour ne citer que celles-ci. Tout en soutenant, mordicus, que le pays a foncièrement sombré dans la dictature, et ce depuis 1963, le parti a axé sa proposition sur deux volets principaux. D'abord, l'élaboration d'un contrat politique où il est question de prendre «un engagement public» garantissant les libertés de tous bords. Et c'est ainsi, explique le document susmentionné, des institutions de la transition se mettront sur les rails. Il s'agit, primo, de la convention nationale de suivi et de contrôle de la transition. Cette convention fera office d'«instance souveraine durant la période de transition, sa composition sera définie par les participants au dialogue». Son rôle? le FFS lui attribue la tâche de veiller à l'application effective des mesures urgentes de détente et au strict respect des engagements contenus dans le contrat politique. Secondo, on note la préconisation d'une instance de suppléance. Celle-ci aura les prérogatives «de représenter l'Etat et de légiférer par ordonnances sur des questions d'intérêt national avec l'approbation de la Cnsct (Convention nationale de suivi et de contrôle de la transition)». En dernier lieu, viendra la phase décisive où un gouvernement de transition devra se mettre en place. Ce dernier sera habilité à «mettre en oeuvre les délibérations et recommandations de la Cnsct et d'expédier les affaires courantes». C'est en recommandant toutes ces étapes, qu'une assemblée constituante verra le jour et que le plus vieux parti d'opposition considère «une condition sine qua non pour restituer au peuple algérien son droit à l'autodétermination». Un processus qui débouchera, croit le FFS, sur une élection présidentielle dont la légitimité ne souffrira d'aucun soupçon. Parallèlement, le FFS insiste pour ce que la communauté internationale soit partie prenante. «La communauté internationale doit-être, également, présente par le biais d'une représentation officielle du secrétaire général des Nations unies», insiste-t-on dans le document. Sa mission sera «l'observation et, éventuellement, les bons offices, dès le début, et tout au long de ce processus», ajoute la même source. A bien contempler le climat politique qui prévaut à présent, le document du FFS est en passe de garder sa forme initiale, c'est-à-dire demeurer noir sur blanc.