Le parti propose que le dialogue se fasse à travers une conférence souveraine avec la participation de tous les acteurs politiques et sociaux autonomes, les syndicats autonomes, les personnalités indépendantes, les universitaires et les représentants du mouvement citoyen dans toutes ses composantes. Le plus vieux parti de l'opposition a présenté, hier, une nouvelle initiative politique dans le sillage des manifestations populaires contre le système. Lors d'une conférence de presse animée par le coordinateur de l'instance présidentielle, Ali Laskri, en compagnie du premier secrétaire et des membres de la direction, les grandes lignes de cette initiative ont été dévoilées. «Le FFS considère que l'urgence est d'engager le pays sur la voie d'une véritable construction démocratique de l'Etat et de la société. Le FFS considère que le départ du système et de ses représentants est une condition sine qua non pour créer un climat de confiance dans la société en vue de l'amorce d'un processus politique pour une transition démocratique et l'ouverture d'un véritable dialogue», a lancé M. Laskri avant d'entrer dans le vif du projet. Le premier pas vers cette transition réside dans le dialogue. Le parti propose que ce dialogue se fasse à travers une conférence souveraine avec la participation de tous les acteurs politiques et sociaux autonomes, les syndicats autonomes, les personnalités indépendantes, les universitaires et les représentants du mouvement citoyen dans toutes ses composantes. Dans ce sens, le conférencier a annoncé l'entame des concertations à partir d'aujourd'hui. Les différents acteurs doivent s'engager publiquement et sans ambiguïté autour d'un pacte politique comprenant, entre autres, la concrétisation des idéaux de Novembre et des résolutions du Congrès de la Soummam, l'instauration de la paix, de la démocratie, de la justice sociale et l'Etat de droit, la non utilisation de la religion à des fins politiques, le rejet de la violence comme moyen d'expression ou comme moyen de gestion, de règlement des conflits et d'accession au pouvoir et l'organisation d'élections libres et honnêtes et le respect de la volonté populaire. Quant aux institutions de transition, le FFS explique qu'elles seront chargées de gérer une période de transition qui soit la plus courte possible. Institutions de transition Le parti propose trois institutions. Il s'agit d'une Convention Nationale de Suivi et de Contrôle de la Transition (CNSCT), d'une Instance de suppléance de la présidence de la République et d'un gouvernement de transition. La composition de la CNSCT, instance souveraine durant la période de transition, sera définie par les participants à la conférence souveraine de dialogue. Elle sera chargée notamment de veiller à l'application effective des mesures prises d'un commun accord et au strict respect des engagements contenus dans le pacte politique, d'agréer les personnalités devant siéger au gouvernement de transition, d'élaborer l'ensemble du dispositif électoral (assainissement du fichier électoral, du découpage électoral, de la loi électorale ainsi que des modalités de surveillance nationale et internationale du processus électoral), de fixer le calendrier électoral dans sa globalité avec l'élection d'une assemblée constituante comme première étape et de mettre en place une instance de suppléance de l'institution présidentielle au terme de la mandature actuelle. L'instance de suppléance est chargée, selon l'initiative du FFS, de représenter l'Etat et de légiférer par ordonnance sur les questions d'intérêt national, d'orienter et de surveiller le gouvernement de transition avec l'approbation de CNSCT. Quant au gouvernement de transition investi par la convention nationale devant laquelle il est responsable, il est chargé de mettre en œuvre les délibérations et les recommandations de celle-ci et d'expédier les affaires courantes. Ce processus de transition verra la dissolution des deux chambres du Parlement. «Les institutions de transition auront pour mission essentielle de réunir toutes les conditions nécessaires à l'organisation d'une double consultation électorale : d'abord l'élection d'une Assemblée Nationale Constituante suivie de l'élection présidentielle», a expliqué encore Ali Laskri, précisant que l'Assemblée Constituante élue avant la fin de l'année 2019 est une condition sine qua non pour restituer au peuple algérien son droit à l'autodétermination. Le responsable du parti a appelé l'armée à assumer son rôle et ses missions, à savoir l'unité du peuple, la sécurité nationale et l'intégrité territoriale et être la garante du respect de ce processus de transition.