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L��criture de l�Histoire et ses implications politiques en Alg�rie*
Par Lahouari Addi
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 06 - 2010

Pourquoi un pays comme l�Alg�rie a des difficult�s � d�battre publiquement et sereinement du pass� de la guerre de Lib�ration nationale ? La r�ponse r�side dans le fait que le r�gime actuel est issu de cette histoire et ses dirigeants ont �t� les protagonistes des conflits internes au FLN qu�ils refoulent. Ils construisent une histoire de la guerre de lib�ration qui a commenc� en novembre 1954 et qui s�est termin�e par la victoire en 1962 et dans laquelle les Alg�riens et les responsables �taient unis.
Le r�gime se pr�sente comme l�h�ritier du 1er Novembre 1954, alors qu�il n�est qu�un courant du mouvement national qui s�est impos� sur les autres. Ce qui est � souligner, c�est qu�il a exerc� un monopole sur Novembre 1954 pour se pr�senter comme son incarnation l�gitime, et pour cela, il faut refouler les �v�nements et les hommes qui contredisent ce r�cit. Le discours officiel retient que Boumedi�ne a �t� chef d��tat-major et que, � ce titre, il est le repr�sentant l�gitime du mouvement national, en passant sous silence qu�il n��tait pas un combattant de l�int�rieur et que sa d�signation � ce poste a �t� un compromis entre les trois B (Boussouf, Bentobal, Belkacem Krim) qui, chacun de son c�t�, pensait le manipuler, �tant donn� les qualit�s qu�il pr�sentait � l��poque : timidit�, faible personnalit� et absence d�ambition. L�histoire officielle va refouler ces aspects qui contredisent le mythe de l�unanimit� et de la continuit�. Elle est une reconstitution d�sincarn�e du pass� o� l�acteur est un personnage abstrait � le peuple � repr�sent� toutefois par le leader. Si le leader n�est pas un maquisard, s�il a viol� le Congr�s de la Soummam en refusant le double principe de la primaut� du politique sur le militaire et l�int�rieur sur l�ext�rieur, s�il a op�r� un coup d�Etat d�s l�ind�pendance en renversant l�organe institutionnel l�gitime � le GPRA� il est alors urgent de mettre sous surveillance l�Histoire car elle risque de d�mentir la fiction sur laquelle le r�gime est construit. Cependant, il ne faut pas tomber dans l�exc�s inverse et croire que l�histoire du pays est une succession de complots et de trahisons. Ce serait une erreur de parler de Boussouf, Boumedi�ne et du MALG en termes n�gatifs et leur intenter des proc�s soixante ans apr�s. Ces acteurs appartiennent � l�Histoire et, � ce titre, il faut les prendre pour des repr�sentants de courants et de sensibilit�s enracin�s dans la soci�t�. La force seule n�explique pas la d�faite du GPRA face � l��tatmajor en 1962. Il y a eu probablement des raisons de conjoncture, mais l�explication fondamentale r�side dans le fait que l�EMG a exprim� le populisme du mouvement national. Le Bureau politique proclam� � Tlemcen, et qui r�unissait Ben Bella, Khider, Boumedi�ne, Mohammedi Said, etc. a �t� la victoire du populisme bien ancr� dans la culture politique des couches populaires. Comme universitaires, nous ne devons pas id�aliser la soci�t� et diaboliser les dirigeants. Cette soci�t�, � majorit� rurale, ext�nu�e par une colonisation qui lui a refus� l�insertion dans la modernit�, a donn� naissance � un nationalisme o� l�utopie tient lieu d�espoir et qui est marqu� par des limites id�ologiques qui seront un obstacle � la construction de l�Etat de droit. De mon point de vue, seuls deux responsables ont essay� de d�passer ces limites : Ferhat Abbas et A�t Ahmed. Ferhat Abbas attirait l�attention sur le d�faut de r�duire la civilisation occidentale au colonialisme. Il souhaitait que l�Alg�rie apprenne de la civilisation occidentale, ce qui semblait �tre une trahison pour des responsables comme Mohammedi Said ou Houari Boumedi�ne. Quant � A�t Ahmed, d�s 1962, il voulait que la souverainet� passe de l�ALN � l�Assembl�e nationale constituante. Ces deux hommes ont �t� mis en minorit� parce qu�ils �taient en avance par rapport aux repr�sentations de leur soci�t�, parce qu�ils n�avaient pas de soutien. Le commandant Moussa, que j�ai connu � Oran, m�avait expliqu� qu�il voulait le multipartisme en 1962 mais il n�avait pas trouv� d�appui parmi les anciens maquisards de la Wilaya IV. Boumedi�ne s�est oppos� � Ferhat Abbas et � A�t Ahmed sur la base de divergences id�ologiques et politiques profondes et non sur des bases personnelles. Boumedi�ne �tait un militant sinc�re, mais il �tait limit� intellectuellement. Son projet �tait vou� � l��chec parce qu�il reposait sur une vision populiste et utopique qui niait l�essence du politique. Il voulait remplacer le politique par la morale. Il r�vait d�une Alg�rie industrialis�e et d�velopp�e avec des rapports d�autorit� sans contrepoids institutionnel, rapports fond�s sur la violence de la police politique (la fameuse S�curit� militaire). Il se r�clamait du socialisme parce que cette id�ologie moderne justifiait le parti unique et l��tatisation de l��conomie. Il n��tait pas anti-capitaliste, il �tait pr�-capitaliste. Il n�avait pas per�u que le proc�s de travail industriel exigeait la mise en place d�une soci�t� civile � laquelle il �tait farouchement oppos� parce qu�il ne supportait pas que les Alg�riens soient en comp�tition ouverte pour les biens et services et pour le pouvoir. Il parlait de r�volution culturelle, mais elle signifiait essentiellement retour aux sources pour reconstituer la personnalit� alg�rienne d�truite par le syst�me colonial, comme si l�identit� �tait une substance immuable et insensible � l�Histoire. Dans le r�gime de Boumedi�ne, ni l�Histoire, comme discipline acad�mique, ni la sociologie ou la science politique n�ont leur place, parce quelles ont une d�marche et un discours qui enl�vent toute l�gitimit� au populisme. Cela explique le fait que l�Histoire ne se soit pas d�velopp�e et qu�il n�y a pas eu de th�ses ni sur Amirouche, ni sur Lotfi ou Zoubir, ni sur Boussouf et m�me sur Boumedi�ne. Le pass� reste prisonnier du pr�sent sur lequel p�sent les orientations officielles. La lecture du pass� est aussi un rapport de force du pr�sent entre les int�r�ts politiques et id�ologiques qui s�opposent dans la soci�t�. Les diff�rentes sensibilit�s n�ont pas la m�me interpr�tation du pass�. A cet aspect politique, s�ajoute la dimension th�orique et �pist�mologique qui rappelle que l�Histoire n�est pas une description positiviste des faits pass�s, mais une reconstitution des �v�nements pour leur donner une logique et une interpr�tation qui fait sens avec le pr�sent. L�Histoire est une science sociale qui n��tudie pas une r�alit� objective comme celle du monde organique. L�historien ne peut pas revendiquer l�objectivit� du chimiste ou du physicien. Cela voudrait-il dire que ses travaux sont subjectifs ? Evidemment non. Son objet est l�action humaine qui rel�ve de l�interpr�tation, une double interpr�tation : celle des acteurs et la sienne. La question qui se pose est la suivante : l�Histoire est-elle une science ? Pour r�pondre, il faudra d�finir ce qu�est la science. La d�finition du dictionnaire est la d�couverte de la r�alit� et du caract�re vrai des choses. Cette d�finition est valide pour le monde organique (chimie, physique�), mais pas pour le monde social dans lequel il n�y a pas de V�rit� � d�couvrir. Les sciences sociales tentent de comprendre le sens que donnent les acteurs � leurs actions et � leurs valeurs. Par cons�quent, elles interpr�tent le comportement des acteurs en les situant dans leur environnement social, politique, �conomique, culturel� Si je prends l�exemple du colonel Amirouche dont il a �t� beaucoup question ces derni�res semaines, ce personnage renvoie � la Kabylie des ann�es 40 et 50, au parti PPA-MTLD dont il �tait un militant, au syst�me colonial qu�il ha�ssait, etc. Amirouche n�est pas seulement un individu avec sa psychologie propre ; c�est un �l�ment d�une fresque aussi contradictoire que coh�rente et � laquelle il ajoute sa touche personnelle. Par cons�quent, l�Histoire n�est pas le r�cit de vies d�individus sortis de l�anonymat. C�est aussi l�analyse des conditions sociales et culturelles et des actions entreprises par les milliers d�anonymes qui forment des hi�rarchies d�o� �mergent les Amirouche dans la Wilaya III, Lotfi dans la V, Si M�hamed dans la IV, etc. Et si ces individus sortent de l�anonymat et deviennent des chefs incarn�s dans des visages familiers, c�est parce qu�ils sont repr�sentatifs de convictions, de valeurs ou d�aspirations collectives qui leur donnent une pertinence historique. Par cons�quent, il ne faut pas isoler Boussouf, Boumedi�ne, Krim Belkacem� de leur contexte. L�historien n�est pas arbitraire dans ses choix d��tude. Il est tributaire de la m�moire qu�il essaye de discipliner en lui enlevant les dimensions mythiques. La m�moire d�un �v�nement est un fait social o� souvent le mythe est mobilis� pour donner au pass� un caract�re particulier dans l�identit� du groupe. L�Histoire est aussi une m�moire, mais elle a ses propres r�gles, ses m�thodes de construction du r�cit narratif. Elle utilise les archives, les documents, les t�moignages, et confronte les points de vue. Tout ce travail est men� dans un champ acad�mique qui a ses revues scientifiques, ses centres de recherche, ses congr�s, etc., avec leurs proc�dures de v�rifications des th�ses et hypoth�ses. En un mot, l�Histoire est une m�moire valid�e par des crit�res acad�miques. C�est une science sociale et, en tant que telle, rencontre des obstacles �pist�mologiques qui renvoient � la culture en Alg�rie. L�Alg�rien moyen ne croit pas que le fait social rel�ve de la sociologie, ou que le fait pass� rel�ve de l�Histoire, ou que l�acte marchand rel�ve de l��conomie politique. Tous ces actes sociaux rel�veraient de la morale ou de la psychologie avec la grille de lecture du bon et du m�chant. C�est ce qui explique du reste la popularit� du discours islamiste. L�histoire demeure cependant une interpr�tation du pass�, interpr�tation susceptible de changer de g�n�ration en g�n�ration en fonction des questionnements et des pr�occupations du moment. C�est pourquoi elle est une r��criture permanente du pass� par des historiens dont la profession est la recherche et l�enseignement � l�universit�. Si Boumedi�ne est aujourd�hui critiqu� publiquement et accus� d��tre impliqu� dans la mort de Amirouche, c�est parce que son r�gime a �chou�. S�il avait r�ussi � d�velopper le pays et � en faire un Etat de droit, cette accusation n�aurait aucun �cho. Par cons�quent, c�est le pr�sent qui nous pousse � revisiter le pass� en fonction des pr�occupations du moment. Mais pour que ce pass� soit le domaine de l�historien, il faut
que celui-ci ait une autorit� scientifique dans son domaine qui lui soit reconnue par ses pairs et par le public qui le lit. L�autorit� scientifique suppose cependant l�existence d�un champ universitaire �labor� et ind�pendant du pouvoir politique, ce qui n�est pas le cas de l�Alg�rie o� l�Etat cherche � exercer le monopole sur la m�moire, redoutant la concurrence de l�historien dans la production de la parole l�gitime sur le pass�, ce qui d�bouche sur un conflit qui tourne en faveur de l�Etat. Que peut faire l�historien ? Soit s�exiler (le plus grand historien du mouvement national, M. Harbi, enseigne en France), soit participer au r�cit national de l�Etat et avoir des gratifications comme un poste de s�nateur, soit se taire et ne rien �crire, ce qui est le cas de la majorit� des historiens alg�riens qui, de temps en temps, interviennent dans la presse nationale sur des sujets consensuels. Ceci n�est pas sp�cifique � l�Alg�rie et je ne veux pas dire que l�Alg�rie est dirig�e par des gens qui veulent cacher la v�rit�. La situation est un peu plus compliqu�e et renvoie � la formation du champ politique dans lequel il y a une lutte f�roce pour le pouvoir. Dans les pays o� l�Etat se construit, les rapports d�autorit� ne sont pas institutionnalis�s et les �lites dirigeantes mobilisent toutes les ressources pour se l�gitimer, et parmi ces ressources, il y a la m�moire. Tout comme il est interdit � l�entrepreneur priv� d��tre un agent �conomique libre, au syndicaliste d��tre autonome, etc., il n�est pas permis � l�historien de s�approprier une ressource de l�gitimation pour les �lites dirigeantes. La mise sous tutelle administrative de l�universit� a pour objectif d�emp�cher qu��merge un discours en sciences sociales qui menacerait le discours du r�gime. Il faut emp�cher l�apparition d�historiens, mais aussi de sociologues, de linguistes, d��conomistes, de politistes, etc. qui auraient une autorit� scientifique reconnue et qui seraient autonomes du pouvoir ex�cutif. C�est une lutte implacable de pouvoirs : le pouvoir ex�cutif n�accepte pas le pouvoir universitaire comme il n�accepte pas le pouvoir judiciaire, l�gislatif, de la presse, ou le pouvoir �conomique, syndical, etc. Ce faisant, le pouvoir ex�cutif emp�che la fondation d�un Etat de droit parce que celui-ci est l�articulation entre les pouvoirs sociaux. La vocation de la Constitution est d�institutionnaliser les rapports entre les diff�rents pouvoirs. Dans les pays du Tiers- Monde, dans la mesure o� la l�gitimit� politique n�a pas pour source les �lections, l�Etat transforme toutes les activit�s en source de l�gitimit�, y compris le football. Par cons�quent, toute parole en dehors de celle de l�Etat est subversive : pointer le d�r�glement de l��conomie nationale, parler de la faiblesse du pouvoir d�achat ou �voquer la mort du colonel Amirouche a des implications politiques. C�est ce qu�a montr� la controverse au sujet du livre de Sa�d Sadi. Ce dernier n�est pas historien, mais m�decin et homme politique. Il a cependant le droit de dire ce qu�il veut sur le pass�. La m�moire n�appartient pas aux historiens, ni � l�Etat. Sadi avance l�hypoth�se selon laquelle le colonel Amirouche aurait �t� donn� � l�arm�e fran�aise par des responsables politiques de l��poque. Il y a des indices mais pas de preuves irr�futables. L�, il y a d�bat. Cependant, il a raison sur un point : les corps des colonels Amirouche et Haou�s ont �t� s�questr�s dans une gendarmerie nationale et priv�s de s�pulture dignes de leurs personnalit�s. Comment se fait-il que les corps de h�ros nationaux soient ensevelis dans une caserne pendant 20 ans ? Certes, le r�gime sous Chadli a r�par� ce scandale en 1983, mais le crime a �t� commis par Houari Boumedi�ne, le fondateur du r�gime actuel. Quelle lecture peut-on faire de cette controverse men�e publiquement dans la presse et � laquelle les historiens n�ont pas pris part ? C�est une controverse politique o� un homme politique a utilis� un symbole de la m�moire nationale pour d�l�gitimer le fondateur du r�gime, le colonel Boumedi�ne. Ceci renseigne sur l��puisement id�ologique du r�gime alg�rien qui n�a pas la capacit� de d�fendre un de ses symboles. Plus que cela, un des colonels de wilaya, Ali Kafi, tout en r�futant la th�se du livre de Sa�d Sadi, a s�v�rement critiqu� Boumedi�ne en disant qu�il a �t� une catastrophe pour le pays. En r�alit�, le r�gime issu du coup de force de 1962 a achev� sa dynamique en octobre 1988, et il se maintient par la rente p�troli�re et la violence d�Etat. J�esp�re que je vous ai convaincu que l��criture de l�Histoire n�est pas une mince affaire et qu�elle a des implications politiques et th�oriques qu�on ne peut ignorer.
L. A.
*Conf�rence prononc�e � l�Universit� Mouloud- Mammeri le 16 juin 2010.


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