L'appel à la grève dans le secteur de la santé a été entendu. Le personnel de la santé a débrayé, paralysant les structures sanitaires. Au niveau de l'EPSP, l'îlot dépendant de la circonscription Bouchaoui-Chéraga, seuls les actes urgents étaient assurés hier. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Contrairement à ses habitudes, la polyclinique l'Îlot était hier matin déserte. Quasiment pas de malades à l'intérieur. Le personnel discute dans les couloirs. Une dame qui vient d'arriver ne cache pas sa joie : « Oh, c'est vide », s'exclame-t-elle. Sa joie fut de courte durée. La préposée à l'accueil lui en explique les raisons. « On est en grève », lui dit-elle. C'est la même réponse qu'elle donnera à toutes les personnes qui avaient fait en cette matinée le déplacement pour une consultation médicale. Seuls les actes jugés urgents sont effectués, assure la personne chargée de l'accueil. Les patients repartent bredouilles : leur cas n'est pas jugé grave pour nécessiter une prise en charge immédiate. C'est la règle, expliquent les médecins, en cas d'observation du service minimum. Quoique dépités, les malades se montrent plutôt compréhensifs. Même ceux qui ignoraient que la journée avait été placée sous le signe de la mobilisation se montrent attentifs aux explications. Ni colère, ni disputes mais plutôt un soutien tacite au personnel médical qui répondait hier à l'appel de la Confédération des syndicats autonomes. Pas très loin de ladite structure de santé, les employés de la Direction de la pêche de la wilaya d'Alger ont également donné de la voix. Ils étaient nombreux hier matin à se rassembler devant le siège de ladite administration, scandant « Bensalah dégage ! ». Regroupant treize syndicats représentant les secteurs de la santé mais également ceux de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de l'administration, la Confédération des syndicats autonomes entend faire entendre la voix des travailleurs de tous ces secteurs qui s'opposent aux choix imposés après le départ de l'ancien président de la République. La composante de l'actuel gouvernement mais également l'application stricte de l'article 102 sont rejetées par la Confédération des syndicats autonomes qui affirment faire siennes les revendications populaires. N. I.