La pluie qui est tombée hier après-midi sur la capitale des Hauts-Plateaux n'a pas empêché des milliers de citoyens de sortir dans la rue pour exprimer leur refus quant au maintien de la bande à Bedoui et consorts au gouvernement et de dénoncer «l'intronisation» d'Abdelkader Bensalah en tant que chef d'Etat. Ce 8e vendredi de manifestations a été placé par les Sétifiens sous le signe de la colère. Dans les rues du centre-ville de Sétif, la tonalité des cortèges et des rassemblements plus fournie que d'habitude, était combattive, mettant sur la sellette le chef d'état-major de l'ANP, le général de corps armée Gaïd Salah à qui on a reproché d'avoir trahi le peuple et de lui avoir tourné le dos en permettant d'abord à une figure du système pourri de prendre les rênes du pouvoir, Abdelkader Bensalah en l'occurrence, et puis de maintenir dans leur poste les Bedoui, Belaiz, Bouchareb et autres membres du clan mafieux des «Boutefs». Les manifestants qui se sont senti dupés n'ont cessé de rappeler au chef des armées que l'activation de l'article 102 de la Constitution sans l'application des articles 7 et 8 demeure nulle et non avenue. Les Sétifiens qui déplorent également la violente répression contre les manifestants pacifiques à Alger n'ont cessé de scander «Silmiya, Silmiya» (Pacifique, pacifique) ou encore «pouvoir assassin». Scandant les mêmes slogans hostiles au pouvoir, les Sétifiens réclament le départ de Bensalah et de tous les résidus du clan présidentiel et fustigent le choix du pouvoir de confier l'organisation des prochaines élections présidentielles à Bensalah et au gouvernement de son acolyte, Noureddine Bedoui. «Nous n'allons pas abandonner. Nous allons continuer notre combat qui, certes, sera long et difficile, mais nous allons gagner en dégageant toutes les figures d'un pouvoir mafieux et corrompu». Promettent les milliers de manifestants déterminés et résolus. Imed Sellam