La bronca contre l'option « Abdelkader Bensalah » pour désigner un chef d'Etat par intérim ne désenfle pas. « C'est une grosse déconvenue pour le Hirak », a déploré une mère de famille qui était au milieu d'une marée humaine de manifestants à Guelma. Ce choix exacerbe la révolte des protestataires qui ont encore marché en masse ce vendredi. Les Guelmois, qui étaient visiblement indifférents aux derniers évènements, notamment l'installation de Bensalah et la convocation du corps électoral pour le 4 juillet prochain, défilaient lors de leur huitième vendredi consécutif. Une foule immense a marché, ce 12 avril, au boulevard Souidani-Boudjemaâ, sur la place du 19 Mars, sur l'esplanade de la cité Guehdour-Tahar… pour réclamer « une vraie transition démocratique », et protester « contre Bensalah, Belaïz et le gouvernement Bedoui ». Les citoyens de la ville du 8-Mai-1945 ont manifesté dans un esprit pacifique, sans heurts ni incidents. Cette manifestation grandiose a couronné des grèves et une série de rassemblements lancés durant cette semaine, dans le calme. « Appliquez l'article 7 de la Constitution ! Respectez la volonté du peuple ! », ont scandé les manifestants lors de cette grande marche protestataire. Sur une des nombreuses pancartes, on pouvait lire : « Bensalah, Bélaïz, Bédoui, dégagez ! », « Ni Ouyahia, ni Bouchareb, ni Ghoul ». Les Guelmois s'en prennent aux parlementaires, mais aussi à l'alliance tissée entre les quatre partis politique(FLN–RND-TAJ-MPA). « L'Histoire dira un jour son mot ! », « FLN au musée par respect aux valeureux martyrs, RND, TAJ, MPA dégagez », s'écria un septuagénaire au milieu des manifestants, les larmes aux yeux et avec une émotion profonde. Mais des réclames autour du principal mot d'ordre de ce mouvement populaire « Système dégage » ont pris le dessus. Noureddine Guergour